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Depuis vendredi, plusieurs aéroports européens sont affectés par une cyberattaque visant Collins Aerospace, un prestataire de systèmes d’enregistrement et d’embarquement. Brussels Airport est l’un des sites les plus touchés. Ce mardi, environ 10 % des vols y sont annulés, et l’enregistrement manuel reste la norme pour de nombreuses compagnies.
À Zaventem, aucune revendication n’a encore émergé sur les forums de pirates informatiques. Ce silence intrigue, voire inquiète les experts.
Un silence révélateur ?
Selon Geerts Baudewijns, CEO de la société de cybersécurité Secutec, l’absence de communication pourrait être le signe qu’une négociation est en cours. « Du moment qu’il y a un silence total, ça veut vraiment dire qu’il y a une négociation qui est en train de se faire. Et à mon avis, le deal est déjà fait », estime-t-il.
Ces échanges se déroulent généralement de manière anonyme via des messageries chiffrées. Vincent Defrenne, co-fondateur de Nviso, précise que certains groupes de pirates sont extrêmement organisés : « Ils ont des lignes directrices sur comment calculer le montant de la rançon en fonction du chiffre d’affaires de l’entreprise, sur le niveau de réduction qu’ils peuvent appliquer… Ce sont des gens qui ont l’habitude, ils sont rompus à ces négociations. »
Une rançon entre 5 et 10 millions de dollars ?
Si aucun montant officiel n’a filtré, Geerts Baudewijns avance une estimation : « À mon avis, on doit tourner vers un deal qui tourne entre 5 millions et 10 millions de dollars. Ça, c’est mon avis. Toujours payés en bitcoin. »
Le versement d’une rançon ne garantit pas la suppression des données volées. Selon Vincent Defrenne, les hackers fournissent parfois des preuves de suppression, mais celles-ci ne sont pas fiables : « On a vu lors d’opérations policières récemment […] que les données qu’ils avaient affirmé avoir été supprimées étaient toujours sur les serveurs. Donc il faut se rendre compte évidemment qu’on a la parole d’un criminel. »
D’après les informations du média HLN, des données sensibles concernant 300 clients et 70 employés circuleraient déjà sur le web.
Un retour progressif à la normale
Malgré ces perturbations, certaines compagnies aériennes s’adaptent. TUI fly, par exemple, a réactivé son propre système d’enregistrement à Brussels Airport. « À l’aéroport d’Ostende, nous exploitons notre propre système d’enregistrement. Nous l’avons également activé à l’aéroport de Bruxelles », a déclaré Piet Demeyere, porte-parole de la compagnie.
Résultat : « l’enregistrement de la quasi-totalité de nos vols au départ de Bruxelles se déroule à nouveau normalement » et « les temps d’attente à l’enregistrement sont revenus à la normale », a-t-il ajouté.
L’aéroport de Bruxelles conseille aux voyageurs de vérifier le statut de leur vol avant de se déplacer et de respecter les horaires d’arrivée recommandés : deux heures pour les vols Schengen, trois heures pour les vols hors Schengen.


















