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2 % des automobilistes contrôlés pour l’alcoolémie sont positifs en Wallonie. À Bruxelles, on atteint 2,4 %. En Flandre, seulement 0,8 %. Il y a donc deux fois et demi plus de conducteurs alcoolisés en Wallonie. Il y a aussi en même temps quatre fois plus de contrôles d’alcoolémie en Flandre. Les deux chiffres sont liés.
Une conductrice wallonne nous dit avoir été contrôlée « seulement une fois en dix ans de conduite ». « 4 ou 5 fois » en 20 ans de conduite, indique une autre. « 2 fois en 10 ans », pour un jeune homme.
« En Flandre, les automobilistes savent qu’ils ont un risque de se faire contrôler plus élevé qu’en Wallonie, explique Shirley Delannoy, chercheuse à l’institut belge pour la sécurité routière. Ce qui au niveau du comportement se traduit par le fait que du côté de la Wallonie, on va plus prendre le risque de conduire sous influence d’alcool parce qu’on sait qu’on ne va pas être contrôlé ».
Malheureusement, l’écart entre les régions a tendance à s’agrandir. Les chiffres augmentent en Wallonie, ils baissent en Flandre. « C’est vrai que l’an dernier, en Flandre, on a beaucoup parlé de l’alcool au volant parce que certaines personnalités ont eu un accident, raconte Benoît Godart, porte-parole de Vias. Donc ça a vraiment joué le rôle d’électrochoc auprès de la population. Ce qui n’a pas été le cas en Wallonie et donc malheureusement, on risque d’avoir encore de plus grosses différences à l’avenir ».
« Le fait d’accepter un comportement transgressif est beaucoup plus élevé en Wallonie qu’en Flandre, analyse Shirley Delannoy. C’est-à-dire que quand on pose la question ‘est-ce que vous acceptez de conduire sous influence d’alcool ou que vos amis conduisent sous influence alcool ?’ On voit qu’en Wallonie, la proportion de répondants qui disent ‘oui, j’accepte’ est plus élevée qu’en Flandre ».
Les hommes sont deux fois plus souvent contrôlés positifs que les femmes. Et ce sont les 40-54 ans qui sont en tête de classement. Les jeunes font mieux que leurs aînés.
« On voit aussi qu’il y a une question générationnelle, observe Martin de Duve, alcoologue et directeur de l’Asbl ‘Univers Santé’. Et ça, c’est vraiment un élément intéressant de cette étude. C’est que ça met en évidence que les politiques de prévention menées chez les jeunes depuis maintenant 20 à 25 ans commencent enfin à porter les fruits. On voit que c’est une politique de temps long, mais on voit toute l’importance de favoriser la sensibilisation, la prévention et la réduction des risques ».
Une tendance positive chez les jeunes qui ne compense pas les chiffres globalement négatifs en Wallonie. Des taux d’alcool qui influencent le nombre d’accidents. En 2023, en province de Namur, plus d’un accident sur cinq a impliqué un automobiliste sous l’emprise de l’alcool.


















