Accueil Actu Belgique Société

« Leur utilisation peut leur nuire » : le Conseil supérieur de la santé donne des conseils aux parents pour mieux protéger les enfants

Par RTL info avec Belga
Le Conseil supérieur de la santé (CSS) appelle à une meilleure protection des jeunes lorsqu’ils utilisent les écrans, en particulier les réseaux sociaux.

« Les écrans et les réseaux sociaux font désormais partie intégrante de la vie des enfants et des jeunes », indique ce jeudi le Conseil supérieur de la santé (CSS) qui appelle à une meilleure protection des jeunes lorsqu’ils utilisent les écrans, en particulier les réseaux sociaux : « Dans certains cas, leur utilisation peut nuire à leur santé physique et mentale ».

Le Conseil Supérieur de la Santé propose donc de nouvelles recommandations adaptées à l’âge « afin de réduire les risques tout en préservant les bénéfices potentiels pour les jeunes qui grandissent dans un monde numérique ».

Alors que l’Europe se penche sur la question, la plupart des experts du CSS ne sont pas favorables à une interdiction totale des smartphones avant 13 ans, invoquant un manque de preuves scientifiques suffisantes et des difficultés pratiques importantes. Le CSS préconise donc une approche progressive. L’instance préconise de limiter l’exposition aux écrans avant 24 mois, puis l’introduire progressivement, idéalement en faisant du co-visionnage parent-enfant.

De son côté, Vooruit a réagi à l’avis rendu par le CSS en plaidant une nouvelle fois ce jeudi pour que les réseaux sociaux soient interdits jusqu’à l’âge de 15 ans. Il soumettra des propositions à ce sujet à la Chambre et au Parlement flamand, notamment une vérification de l’âge et de l’identité des utilisateurs via l’application itsme.

Dialogue et éducation aux médias

Par précaution, le CSS recommande de ne pas créer de comptes sur les plateformes numériques avant l’âge de 13 ans sans consentement parental, et de ne pas permettre une utilisation passive sans supervision parentale. Il recommande aussi de bannir le smartphone pendant les repas et à partir du coucher.

De 13 à 16 ans, l’accent doit être mis sur le dialogue et l’éducation aux médias, en guidant progressivement les enfants vers une utilisation responsable et autonome des écrans, avance le CSS. Yves Collard, formateur en éducation aux médias, confirme d’ailleurs qu’« une majorité des experts s’est déclarée plutôt contre l’interdiction ».

Ce n’est pas celui-ci qui empêche la discussion en famille
Yves Collard, Formateur en éducation aux médias

Yves Collard explique : « Il y a beaucoup de recherches scientifiques qui établissent des effets de corrélation plutôt que des effets de causalité. Souvent, les parents se plaignent que leur enfant - depuis qu’il dispose d’un smartphone - ne leur parle plus. En réalité, tout ça vient d’un changement beaucoup plus profond qui s’appelle l’adolescence. À l’adolescence, on ne parle plus (ou moins facilement) à ses parents et en même temps on a accès à un smartphone. Mais ce n’est pas celui-ci qui empêche la discussion en famille. »

Un défi sociétal plus large

Le CSS préconise par ailleurs une approche intégrée et multisectorielle, l’utilisation des écrans devant être comprise comme faisant partie d’un défi sociétal plus large. « Seule une combinaison coordonnée d’actions éducatives, préventives, réglementaires et de soutien peut réduire les risques tout en préservant les bénéfices potentiels des technologies numériques pour les jeunes », selon le CSS.

Des mesures isolées ne suffiront donc pas. Parmi les actions recommandées par le CSS : la promotion des activités hors-ligne, la formation et le soutien, aux parents et aux professionnels de l’éducation et de la santé, l’intégration de l’exposition aux écrans dans les bilans de santé réguliers.

L’instance préconise aussi d’obliger les plateformes à assumer leurs responsabilités en faisant preuve de transparence sur le fonctionnement des algorithmes, en appliquant les principes de « sécurité dès la conception » et en renforçant le contrôle des contenus. Elle est aussi favorable à la création d’un centre d’audit indépendant pour surveiller les pratiques numériques en temps réel et anticiper les impacts des technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle.

Inclure jeunes, parents et école

« La mise en œuvre de ces politiques nécessitera l’implication active de toutes les parties prenantes – jeunes, parents, écoles, acteurs de la littératie médiatique, professionnels de la santé et du bien-être, organisations communautaires, forces de l’ordre et autorités publiques », indique le CSS.

« Les politiques doivent également tenir compte des différences culturelles et socio-économiques afin de garantir que les recommandations soient adaptées aux différents contextes et niveaux d’accès technologique, et combiner ces mesures avec d’autres visant à améliorer la santé (mentale) des jeunes », conclut l’organe d’avis scientifique du SPF Santé publique.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus

La surexposition des enfants aux écrans inquiète : que peuvent faire les parents ? Voici quelques conseils

Le Conseil supérieur de la santé met en garde : dans son dernier rapport, il énumère les risques réels liés à une surexposition, des enfants et des jeunes, aux écrans. Au-delà du constat, le Conseil aborde aussi les solutions. Comment protéger les plus jeunes ? Pour la plupart des experts, il ne faut pas forcément interdire totalement les écrans, mais il est important de bien en limiter l’accès.