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En octobre 2024, pas moins de 5.140 personnes ont acquis la nationalité belge. Quels sont les pays d’origine de ces nouveaux Belges ? Comment ces acquisitions se répartissent-elles selon les régions du pays ? Focus sur les chiffres et tendances.
Avec 5.140 nouvelles acquisitions de nationalité en un seul mois, la Belgique confirme son rôle de carrefour migratoire en Europe. Ces données, issues de la base démographique Demobel de Statbel, offrent un aperçu des tendances migratoires qui façonnent le pays.
Focus sur les nationalités dominantes entre 2020 et 2024, l’évolution des flux depuis 1992, et la répartition régionale et provinciale de ces acquisitions de nationalité.
Quels sont les principaux pays d’origine ? Le Maroc en tête
En octobre dernier, le Maroc reste le principal contributeur avec 450 nationalisations, consolidant sa position historique de premier pays d’origine des nouveaux citoyens belges. Ce chiffre représente 8,8% des acquisitions de nationalité ce mois-ci. La Syrie suit de près avec 321 nationalisations, témoignant de l’impact continu des crises humanitaires et des vagues migratoires des dernières années.
La Roumanie, quant à elle, se classe troisième avec 279 acquisitions, un reflet des migrations intracommunautaires européennes.En quatrième position, on retrouve l’Afghanistan avec 224 nationalisations, soulignant l’arrivée récente de réfugiés liés aux conflits dans cette région.
Des différences marquées entre les Régions
Avec 3.221 nationalisations en octobre, la Flandre est en tête des régions belges en termes de volume. La proximité géographique et culturelle explique également la forte présence de nationalisations pour les Pays-Bas (147).
À Bruxelles, les 1.157 nationalisations d’octobre révèlent une dominance africaine, avec le Maroc (179), la Guinée (70) et le Cameroun figurant parmi les plus représentés. L’Europe (Roumanie, 80) et l’Asie (Syrie, 80) ne sont pas en reste.
La Wallonie a enregistré 762 nationalisations. Les profils dominants reflètent son histoire migratoire :
- Italie : 109 nationalisations
- Maroc : 105 nationalisations
- France : 65 nationalisations
Les nationalités africaines continuent également de croître, avec 83 Camerounais devenus Belges.
Une évolution ponctuée de hauts et de bas
Depuis 1992, les acquisitions de nationalité belge ont connu d’importantes fluctuations, reflétant les changements des politiques migratoires et des crises internationales. Dans les années 1990, les chiffres atteignent des sommets, avec un pic de 61.990 acquisitions en 2000, dû à des assouplissements législatifs facilitant l’accès à la nationalité belge.
Entre 2013 et 2014, une chute drastique a eu lieu, les naturalisations passant de 34.801 à 18.726 (-46 %). Depuis, la décennie 2010-2020 montre une reprise progressive, atteignant 55.213 acquisitions en 2023, l’un des chiffres les plus élevés en trois décennies.
Quelles provinces donnent le plus la nationalité ?
L’analyse provinciale sur plus de 30 ans (1992-2023) révèle des différences marquées selon les territoires :
- Bruxelles-Capitale : L’arrondissement enregistre 352.580 acquisitions, un chiffre largement supérieur à celui des autres provinces, confirmant son rôle de pôle migratoire central.
- Province de Liège : En Wallonie, Liège domine avec 125.972 acquisitions, en raison de son passé industriel et de l’installation historique des populations italiennes et marocaines. L’arrondissement de Liège concentre à lui seul 91.640 acquisitions.
- Province de Hainaut : Elle se classe en deuxième position en Wallonie avec 89.120 acquisitions, toujours liées à l’immigration ouvrière historique.
- Province d’Anvers : La Flandre est représentée par Anvers, avec 118.450 acquisitions, un chiffre qui reflète l’importance du port et de l’activité économique régionale.
- Province de Luxembourg : En bas de l’échelle, cette province rurale enregistre seulement 12.454 acquisitions, traduisant une faible attractivité migratoire.
L'année 2000: record des acquisitions
L’année 2000, qui reste le record absolu avec 61.990 acquisitions, montre des disparités régionales significatives. Bruxelles-Capitale se positionne largement en tête avec 27.650 acquisitions, soit près de 45 % du total national. Ce chiffre reflète le rôle de la capitale comme centre économique et migratoire.
La Flandre, avec 20.340 acquisitions, affiche une diversité importante, mêlant des nationalités européennes, africaines et asiatiques. Enfin, la Wallonie, avec 14.000 acquisitions, se distingue par une forte présence de nationalités italiennes et marocaines, en lien avec l’héritage industriel.
L’Afrique et l’Europe en tête des continents
L’Afrique reste le principal contributeur historique. En 2000, près de la moitié des naturalisations (47,5 %) concernaient des personnes originaires du continent africain. Cette proportion a légèrement diminué en 2023 (30,2 %), mais elle demeure significative, avec des pays comme le Maroc et l’Algérie en tête.
L’Europe occupe la deuxième place avec 36,5 % des acquisitions en 2023, notamment grâce aux Roumains et Bulgares après leur adhésion à l’Union européenne en 2007.
L’Asie, bien que moins dominante, affiche une progression spectaculaire. Entre 2000 et 2023, le nombre d’acquisitions par des personnes originaires d’Asie a quadruplé, en grande partie à cause des crises en Syrie et en Afghanistan.
Bruxelles et Liège en tête des villes
Historiquement, l’arrondissement de Bruxelles-Capitale domine les statistiques, avec 352.580 acquisitions de nationalité depuis 1992. La région bénéficie de son attractivité économique et de son rôle en tant que centre politique européen, attirant des migrants du monde entier.
En Wallonie, c’est la province de Liège qui affiche les chiffres les plus élevés, avec 125.972 acquisitions sur la même période. Cela s’explique par le poids économique de la région et son passé industriel, qui a accueilli d’importants flux migratoires, notamment italiens et marocains.