Accueil Actu Belgique Société

Pourrait-il y avoir un jour d’autres Julie et Mélissa? 30 ans plus tard, tout a bien changé au niveau des services de police

Par RTL info avec Dominique Demoulin, Véronique Forest, Thomas Kinet et Thomas Decupere
Demain, il y aura exactement 30 ans que Julie et Mélissa ont disparu, par une belle après-midi d’été, quelque part à Grâce-Hollogne. 30 ans plus tard, les services de police se sont spécialisés, la technologie et les lois ont changé.

30 ans plus tard, la stèle installée en souvenir de Julie et Mélissa, est toujours là. Mais autour, tout a changé. 30 ans plus tard, la photo est délavée, mais le pont est resté : c’est peut-être là qu’on a vu les deux petites filles pour la dernière fois...

Ce pont a été maintenu pour le symbole, mais pas seulement. Aujourd’hui, il sert de support à une demi-douzaine de caméras. Ces caméras auraient-elles permis d’identifier une voiture suspecte le 24 juin 1995 à la cellule des personnes disparues, on reste prudent.

« Avec ces caméras, on pourra non seulement recenser quels sont les véhicules qui sont passés à tel ou tel endroit. Et si on a un véhicule intéressant dans le cadre d’une disparition, on pourra également le tracer et voir éventuellement qui est à bord de ce véhicule », explique David Rimaux, commissaire à la cellule des personnes disparues à la police fédérale.

En 1995, les premières heures de l’enquête laissaient un terrible sentiment d’amateurisme : c’était avant la création de Child Focus. « Tous les enfants disparus de longue durée aujourd’hui, sont disparus avant la création de Child Focus. Donc on espère qu’une affaire comme Julie et Mélisse ne pourrait plus se dérouler, ou en tout cas pas de la manière dont s’est déroulée à l’époque », note Nell Broothaerts, directrice de Child Focus.

En 1995 toujours, les téléphones portables sont quasi inexistants. Les gendarmes donnent aux parents des dictaphones pour enregistrer leurs appels… et ces appareils tombent en panne après quelques jours. « Maintenant tout ça évidemment n’est plus possible. Dès qu’une disparition inquiétante se produit, il y a une structure d’enquête qui est mise en place avec l’appui de la cellule des personnes disparues. Les fouilles et les recherches seront toujours coordonnées par des services de police avec des moyens adéquats », indique David Rimaux.

Aujourd’hui, les réseaux sociaux ont décuplé les canaux d’information avec plus de chances de succès, mais aussi avec le risque de se perdre et de perdre l’adhésion des familles de victimes. « Dès le départ, on met un point d’honneur à ce que ces familles soient prises en charge par des gens spécialisés, que ce soit au sein des zones de police, mais aussi par des organisations comme Child Focus ».

En 1995 et 1996, d’autres filles disparaissent : Ann, Eefje, Sabine et Laetitia. Depuis le mois d’août 1995, la gendarmerie a pourtant identifié un suspect potentiel, Marc Dutroux. Mais ni le juge d’instruction de Liège, Martine Doutrèwe, ni le juge Connerotte de Neuchâteau n’est informé. « Martine Doutrèwe ne connaissait même pas le nom du suspect principal alors qu’eux, ceux qui sont à l’origine de ce rapport qui a été fait en 1995, ils avaient tout », précise le juge Connerotte.

Une nouvelle loi promulguée en 1998 vise à prévenir d’autres fiascos judiciaires de ce type. « D’où l’importance de cette loi et du respect de cette loi qui vise justement à éradiquer une fois pour toutes les rétentions d’informations et de décloisonner les dossiers. Parce que le cloisonnement nuit à l’efficacité de l’enquête. ».

Les lois et les moyens ont évolué mais la nature humaine n’a pas changé : personne n’ose affirmer qu’il n’y aura plus jamais d’autres Julie et Mélissa.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus

La surexposition des enfants aux écrans inquiète : que peuvent faire les parents ? Voici quelques conseils

Le Conseil supérieur de la santé met en garde : dans son dernier rapport, il énumère les risques réels liés à une surexposition, des enfants et des jeunes, aux écrans. Au-delà du constat, le Conseil aborde aussi les solutions. Comment protéger les plus jeunes ? Pour la plupart des experts, il ne faut pas forcément interdire totalement les écrans, mais il est important de bien en limiter l’accès.