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Première mondiale: la Belgique veut créer une île énergétique en mer du Nord d’ici 2026, à quoi va-t-elle servir?

Ce lundi 24 avril, la Belgique accueille le deuxième sommet de la mer du Nord. Les chefs d’Etat et de gouvernement de neuf pays qui bordent la mer du Nord se réunissent. Leur ambition : faire de cette étendue d’eau la plus grande centrale à énergie verte d’Europe. Mais, où en est la production d’énergie éolienne aujourd’hui et quel est le potentiel de cette zone ? 

La Belgique compte aujourd’hui un parc éolien en mer totalement finalisé. Il a une capacité de production de 2,2 gigawatts (GW), l’équivalent de 2 réacteurs nucléaires. Il a couvert l’an dernier 8% de la consommation annuelle de notre pays. 

On peut contrer l’intermittence du renouvelable en élargissant notre réseau

Problème : cette énergie verte est fluctuante : sans vent, pas de production d’électricité. Une solution : connecter notre réseau électrique aux éoliennes de nos voisins.

"S’il n’y a pas de vent au large de la côte belge, il y en a peut-être autre part. Il y a beaucoup de chance qu’à ce moment-là on ait une production éolienne qui soit disponible en mer Baltique et donc on peut contrer l’intermittence du renouvelable en élargissant notre réseau au niveau off-shore", avance Jean Fassiaux, le porte-parole d'Elia, le gestionnaire du réseau de transport de l'électricité. 

Autre solution pour lutter contre l’intermittence : faire de l’hydrogène lorsque les éoliennes produisent trop d’électricité. Ce surplus peut être stocké et réutilisé plus tard. Une solution coûteuse à l’heure actuelle. 

"Les électrolyseurs qui sont utilisés pour gérer ces fluctuations de l’éolien ne sont utilisés qu’un faible pourcentage du temps, donc vous investissez beaucoup d’argent dans une infrastructure qui ne sera que peu utilisée, ce qui fait encore augmenter le coût du stockage par hydrogène", pointe Damien Ernst, professeur à l’ULiège. 

Il va falloir construire beaucoup d’autres capacités électriques avec toutes les difficultés que ça implique

L’objectif de la Belgique est de construire un deuxième parc éolien. D’ici 2050, il doit permettre de quadrupler la capacité éolienne offshore du pays. Nos voisins ont des ambitions similaires. Ensemble, les pays qui bordent la mer du Nord souhaitent installer plus de 300 GW à l’horizon 2050, l’équivalent de 300 réacteurs nucléaires qu’il faudra ensuite interconnecter. 

"L’idée effectivement est de bâtir un véritable réseau, donc ça comporte des infrastructures, que ce soient des câbles sous-marins, que ce soient des parcs éoliens ou que ce soient des îles énergétiques ou des plateformes qui vont permettre vraiment de faire circuler l’électricité et de l’acheminer", explique le porte-parole d'Elia.

"On voit déjà les difficultés qu’il y a développer cette boucle du Hainaut d’une capacité de 6 GW. Si on veut vraiment écouler 300 GW de puissance éolienne dans l’Europe continentale, il va falloir construire beaucoup d’autres capacités électriques dans de nombreux pays européens avec toutes les difficultés que ça implique", estime de son côté le professeur Damien Ernst.

La Belgique compte construire la première île énergétique artificielle du monde d’ici 2026. Une innovation qui doit permettre de mieux connecter les réseaux électriques de tous nos voisins, mais aussi de mieux exploiter l’électricité produite par les éoliennes belges en mer du Nord. 

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Commentaires

3 commentaires

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  • Le tout a l'électricité est une véritable utopie aussi je ne comprend pas pourquoi la Belgique veut absolument cela !

    Charles Poulain
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  • Ce n'est pas possible. Ils en rêvent la nuit et nous le sorte le jour ! Citoyens, ouvrez vos portefeuilles !

    1977 Veteran
     Répondre
  • Voilà le genre de projet qui devrait être laissé aux seuls investisseurs privés. S'ils y croient, c'est que c'est la bonne voie à suivre. En revanche, cela ne doit jamais être laissé à quelques politiques que ce soit avec l'argent du peuple.

    Jean Valjean
     Répondre