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On en voit de plus en plus dans nos rayons. Les crèmes solaires se veulent de plus en plus écoresponsables. Mais concilier protection de la peau et environnement, est-ce possible ?
Sous un soleil ardent, se badigeonner de crème solaire est devenu un réflexe indispensable. Mais aujourd’hui, peut-on se protéger sans polluer ? Pour des scientifiques et ONG, certains ingrédients sont responsables de la destruction des récifs coralliens. Alors l’industrie cosmétique tente de se verdir et propose des crèmes éco-responsables.
Mais concilier efficacité et environnement, est-ce vraiment possible ? Chaque année, l'association pour les consommateurs Test-Achats établit un classement. Une cinquantaine de crèmes bio et conventionnelles sont analysées en laboratoire. "On va regarder le type d'emballage utilisé, le résidu utilisé, s'il y a des micro-plastiques etc. Et cette année malheureusement, il n'y a aucune crème solaire qui a répondu à suffisamment de critères pour obtenir notre label éco. Malheureusement, elles n'offrent pas toutes non plus la protection pointée sur l'emballage", indique Julie Frère, porte-parole.
Les matières premières coûtent très cher.
Huit crèmes solaires sont pointées du doigt. Alors qu'en pensent les fabricants ? Une marque belge bio a accepté de nous ouvrir les portes de son laboratoire. Cédric Mourlon est co-fondateur de la marque spécialisée dans des protections solaires à base de filtres minéraux 100 % naturels . "Les filtres minéraux sont très difficiles à travailler. C'est vraiment une des techniques les plus difficiles en cosmétique. Il y a plus de travail, plus d'investissement. Les matières premières coûtent très cher donc c'est un produit qui coûte très cher à fabriquer. Donc c'est pour cela que les prix sont élevés", éclaire-t-il.
Ça reste en surface donc il n'y a aucun danger.
Les marques bio utilisent principalement des filtres minéraux, soit des écrans qui restent à la surface de la peau à l’inverse des filtres chimiques qui la pénètrent. Dans l'entreprise de Cédric, deux filtres minéraux sont utilisés : l’oxyde de zinc et le dioxyde de titane. Ce dernier est un ingrédient controversé. "Nous l'utilisons sous forme solide dans des solutions, sous forme de crème et en usage externe. Nous avons fait de pénétration cutanée, le dioxyde de titane et le zinc ne pénètrent pas la peau. Ça reste en surface donc il n'y a aucun danger", assure le gérant.
Ces produits se veulent éco-responsables jusqu’à l’emballage. Au total, 150 et 200 000 produits sont vendus par an. De la conception jusqu’à la production, le délai de fabrication dure 2 ans.
Des produits efficaces ?
Ces produits sont-ils efficaces ? Le directeur en est convaincu. Preuve à l’appui : ces analyses conformes à la réglementation européenne obtenues grâce à une méthode de test différente de celle pratiquée par Test-Achats. Alors comment s’y retrouver ? "Je pense que l'on peut avoir des produits éco-responsables et très efficaces. Il ne faut pas que les filtres soient solubles dans l'eau. Ça permet que la crème ne se répande pas dans l'eau et qu'il n'y ait pas de dérivé de silicones dedans", éclaire François Guiot, dermatologue.
Mais ces produits ne sont pas entièrement biodégradables. La solution magique n’existe donc pas encore malgré les nombreuses allégations des fabricants.