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Le vote de la réforme du chômage représente une attaque sans précédent contre la sécurité sociale belge, déplore vendredi matin la Ligue des droits humains (LDH). Cette mesure, limitant les allocations de chômage à deux ans maximum, a été adoptée dans la nuit de jeudi à vendredi en séance plénière de la Chambre.
Dès l’année prochaine, plus de 180.000 personnes seront ainsi exclues du chômage. « Cela signifie qu’une partie d’entre elles va émarger aux CPAS et aura droit à un revenu d’intégration, avec des pertes de revenus à la clef. D’autres n’y auront pas droit et disparaîtront des radars. Et qui retrouvera un emploi ? », s’interroge la LDH.
Selon cette dernière, les 45-65 ans constitueront près de 40 % des futurs exclus du chômage, soit une fourchette d’âge à partir de laquelle il est plus difficile de retrouver un emploi. La moitié des personnes concernées par la réforme sont en outre peu scolarisées, tandis qu’un peu plus d’un tiers ne le sont que moyennement, selon la LDH. « Exclure ces publics des allocations de chômage et des institutions d’insertion socioprofessionnelle qui les accompagnent est, à tout le moins, un très mauvais calcul », observe l’organisation.
La LDH dénonce par ailleurs les conséquences de la réforme sur les centres publics d’action sociale et les structures d’insertion professionnelle. « Les CPAS, déjà exsangues, vont être grandement impactés par cette réforme avec l’arrivée de nouveaux publics sans les moyens nécessaires », déplore l’association.
« La limitation des allocations de chômage et la diminution de certains montants octroyés sont des mesures coupées des réalités de terrain, des mesures qui toucheront un public très large mais aussi des institutions de réinsertion et les CPAS », conclut la LDH. « Cette réforme votée à la hussarde ne fabriquera que plus de pauvreté dans deux régions – la Wallonie et Bruxelles – qui en souffrent déjà. »


















