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Selon 7sur7, une révolution, discrète, mais controversée, est en cours dans certaines grandes surfaces belges. Désormais, les clients se baladant dans des magasins Brico et Carrefour pourraient entendre de la musique entièrement créée par l’intelligence artificielle (IA). Cette initiative, qui utilise l’IA pour générer des morceaux dans tous les styles, ampute directement les « vrais » artistes de leurs droits d’auteur, et donc de leurs revenus.
L’enseigne Brico, notamment, diffuse déjà cette musique en collaboration avec l’entreprise de conception sonore M-Cube. Le site web de la société vante une offre avec « une qualité sonore exceptionnelle qui répond parfaitement aux besoins du secteur de la vente au détail ».
Répétitive et plate
Bien que souvent perçue comme de moindre qualité, manquant de profondeur émotionnelle, et parfois qualifiée de « répétitive et plate » par rapport à celle conçue par des humains, la musique générée par IA est de plus en plus présente. Certains experts craignent que son usage ne se généralise.
Un coût estimé à 14 millions d’euros pour les artistes
L’enjeu de cette mutation est avant tout économique. Les supermarchés réalisent des économies substantielles en se passant des redevances qu’ils devraient verser aux organismes de gestion collective des droits d’auteur, tandis que les artistes en sont les victimes directes.
Selon les calculs de la Sabam, l’association belge des auteurs, compositeurs et éditeurs, cette transition vers l’IA aura un impact dévastateur. Comme l’indique 7sur7, cela coûterait aux artistes belges 14 millions d’euros par an en droits d’auteur perdus d’ici 2030.
Face à cette menace, Steven Desloovere, responsable musique à la Sabam, lance une mise en garde sévère : « Il est crucial que les auditeurs restent conscients de la valeur ajoutée de la musique créée par les humains. Si nous ne le faisons pas, nous n’aurons bientôt plus de nouvelle musique et tout notre secteur culturel sera appauvri. »


















