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Dans une boulangerie de Namur, la grande majorité des paiements se fait par carte bancaire. Pour Fabienne, proposer du cash aux clients qui en font la demande est donc impensable : « Toute ma clientèle paye avec des cartes ou font des virements instantanés. Donc il me reste sur la journée peut-être 3 % sur mon chiffre global de liquide, c’est tout. Donc c’est impossible ».
Même constat chez ce boucher qui se voit très mal jouer le rôle d’une banque : « Nous on le fait quand on sait le faire, quand on a un peu de liquidités, raconte Dylan Parée. Mais c’est rare qu’on ait encore de l’argent en liquide. Beaucoup de personnes paient en Bancontact ».
Pour l’Union des classes moyennes, cette proposition est plutôt bonne. À condition que la mesure ne soit pas obligatoire, que le retrait d’espèces soit récompensé par une commission et accompagné d’un achat. « Le fait de pouvoir proposer ce service, c’est une possibilité de diversification des activités et des commerces, souligne Olivier Vandenabeele, conseiller au service d’études de l’UCM. Il y en a qui proposent par exemple déjà aujourd’hui d’être un point poste. Pourquoi pas avoir des activités un peu bancaires également. Ça permet d’attirer des clients dans son magasin. Et en plus ça permet de vider la caisse qui est toujours bon aussi. Ça fait moins de caisses à manipuler en fin de journée ».
Un service que propose déjà la plupart des grandes surfaces. Dans ce magasin, les retraits en espèces sont limités à 100 euros. Histoire de ne pas totalement vider les caisses. « C’est plus simple pour moi, plutôt que d’aller dans une banque, tout simplement ». « Comme il y a beaucoup de banques qui ferment aux alentours de notre magasin, les gens sont limités pour aller chercher du retrait, constate Karine Rovisse, cheffe caissière dans une grande surface. Maintenant, comme on leur offre ce service en magasin, ils peuvent faire une demande d’argent à la caisse ».
« Tout ça a un coût pour nous, souligne Thibault Raymakers, gérant d’une grande surface franchisée. L’approvisionnement en billets, ça demande du temps de réapprovisionner les caisses, etc. Donc ce n’est pas à n’importe quel prix, mais en tout cas, l’idée de départ d’offrir du service supplémentaire aux clients, nous on est tout à fait pour ».
La directive européenne propose des retraits en espèces pouvant aller jusqu’à 150 euros. Mais avant toute application dans nos magasins, il faudra transposer le texte dans le droit belge.
















