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Chaque jour, jusqu’à 300 patients franchissent les portes des urgences du Grand Hôpital de Charleroi. Cela représente 80.000 admissions par an. L’équipe médicale compte 60 médecins et 79 infirmiers et infirmières. Pendant une journée, RTL info a été autorisé à entrer dans les coulisses des urgences, où les équipes ont montré l’envers du décor de ce service sous pression permanente.
Grâce à ses urgences, l’hôpital de Charleroi est certifié « Trauma Center Suprarégional » : la plus haute distinction européenne en traumatologie. Chaque mois, environ 30 activations du code trauma mobilisent les équipes. En plein tournage, notre équipe RTL info st confronté à un homme qui a été poignardé en plein centre-ville de Charleroi.
Interventions à la chaîne et coordination des services
« C’est un traumatisé sévère, un patient qui en l’occurrence lorsqu’on arrive est toujours conscient et dont les jours sont en danger. Et donc lorsqu’on arrive sur place, notre but c’est de conditionner comme on dit dans le jargon médical, c’est-à-dire de mettre en place des traitements thérapeutiques pour que le patient redevienne stable », explique Denis Demolin, assistant urgentiste.
Jonathan Piret, chef du service des urgences, insiste sur la coordination des différents services : « Ça mobilise beaucoup de monde, à savoir la réanimation, le bloc opératoire, l’anesthésie, la radiologie, la banque de sang et bien sûr les urgences ».
Aucun répit pour les équipes. Le SMUR, le Service Mobile d’Urgence et de Réanimation, enchaîne les interventions. Sirènes hurlantes, chaque appel est une course contre la montre. Dans la région de Charleroi, il est mobilisé plus de 3.000 fois par an, lorsque l’état du patient est critique.
Une évaluation du cas endéans les 11 minutes
Environ 10 % des passages aux urgences sont vitaux et nécessitent une prise en charge immédiate. Pour les autres, un tri est effectué dès l’arrivée. Le degré d’urgence est évalué dans les 11 minutes suivant l’admission du patient. « On accueille la personne, on prend ses paramètres, on fait l’anamnèse générale infirmière et de là on sait catégoriser et classer les personnes selon leur degré d’urgence », indique Adrien Piret, infirmier en chef des urgences.
En pédiatrie, c’est surtout tout ce qui est infectieux
Le patient est ensuite envoyé vers une zone de soins adaptée, par exemple la pédiatrie dont le flux de patients ne faiblit pas en cette période hivernale. « On a des bronchiolites, des bronchites, des grippes, des gastros, des plaintes différentes avec parfois des fièvres prolongées ou encore des chutes. Mais le plus gros de la pédiatrie en hiver, c’est surtout tout ce qui est infectieux », affirme Mathilde Lasseaux, assistante en pédiatrie.
« C’est ce qui a évolué de manière négative »
Aux urgences, la durée moyenne de prise en charge varie entre 4 et 6 heures. Un délai parfois difficile à accepter pour les patients qui trouvent le temps long. Mais beaucoup n’ont pas trouvé d’aide ailleurs.
« Ce qui a évolué de manière négative, c’est d’être trop souvent la roue de secours là où les urgences devraient être le premier recours en cas de polytraumatisé, d’infarctus, d’AVC », déplore Jonathan Piret. Le chef des urgences ajoute : « Trop souvent les services d’urgences sont utilisés parce que les patients n’ont pas pu trouver d’autre solution. »
Une partie du service dispose même de dix chambres, destinées aux personnes contraintes de passer la nuit à l’hôpital, faute de solution. « J’attends des solutions. Le docteur m’a proposé d’aller en gériatrie pour y être accompagnée, ou peut-être d’aller en maison de repos », témoigne une patiente qui bénéficie de ce type de chambre.
Malgré l’engagement et le dévouement des équipes, l’épuisement se fait sentir. Les coupes budgétaires annoncées par le gouvernement De Wever risquent encore d’aggraver une situation déjà critique.

















