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Le gouvernement belge poursuit sa lutte contre le tabagisme en annonçant une nouvelle mesure : à partir du 1er janvier 2027, il ne sera plus autorisé de fumer ou de vapoter sur les terrasses, ni d’utiliser les fumoirs publics. Cette interdiction concernera notamment les fumoirs dans les établissements horeca, les aéroports, ainsi que les clubs de cigares ou bars à chicha.
« Protéger la santé des gens et créer un environnement sain pour tous : voilà notre objectif », a déclaré Frank Vandenbroucke, ministre fédéral de la Santé. « Ces mesures ont pour but d’éviter que les enfants et les adultes respirent involontairement de la fumée de cigarette nocive et de faire en sorte que les gens ne soient pas tentés d’allumer une cigarette. Car voir fumer incite à fumer. »
On ne trouve pas la mesure des plus intelligentes
En cas d’infraction, ce sont les professionnels de l’Horeca qui devront jouer le jeu, en amont, en imposant eux-mêmes une signalisation claire, et en aval, en interpellant les clients s’ils venaient à allumer leur cigarette à leur terrasse. Le fumeur reste tout de même responsable et peut être sanctionné par une amende dont on ne connaît pas encore le montant. Toutefois, le chef de l’établissement peut aussi être sanctionné.
La nouvelle, ne plaît pas au président de la Fédération Horeca bruxelloise : « Il y a 20 ans, il y avait 30.000 cafés en Belgique. Il n’y en a plus que 13.000. Ça a fait suite à l’interdiction de fumer à l’intérieur des établissements, ce que l’on peut comprendre. Mais aujourd’hui, c’est le couperet », lance Mathieu Léonard. « On ne voit pas ça d’un bon œil. On ne trouve pas la mesure des plus intelligentes. C’est un élément supplémentaire, une espèce d’accumulation en série de contraintes supplémentaires que l’on inflige à l’Horeca qui sort à peine la tête de l’eau. »
Le tabac, toujours un fléau sanitaire
Le tabagisme reste une cause majeure de mortalité en Belgique. Chaque heure, près de deux personnes en meurent, ce qui représente environ 8 % des décès annuels dans le pays. Au-delà des conséquences sanitaires, l’impact est aussi social, économique et écologique. Malgré ces chiffres, la Belgique avance dans la bonne direction. Selon la dernière Enquête de santé de Sciensano, 17,6 % de la population belge fume encore, dont 12,8 % quotidiennement. Ces chiffres sont en baisse par rapport à 2018, où ils s’élevaient respectivement à 19,4 % et 15,4 %. En parallèle, la proportion de personnes n’ayant jamais fumé atteint un niveau record de 58,1 %.
Malgré les progrès, arrêter de fumer reste difficile. Plus d’un tiers des fumeurs quotidiens ont tenté d’arrêter dans l’année écoulée, sans succès. Toutefois, près de 40 % d’entre eux souhaitent réessayer prochainement, ce qui montre que la motivation est là, mais que le soutien reste insuffisant.
Le vapotage : une tendance inquiétante chez les jeunes
Autre sujet de préoccupation : la cigarette électronique, de plus en plus populaire, notamment chez les jeunes. En 2023-2024, 21,7 % des Belges avaient déjà expérimenté le vapotage, contre 15,5 % en 2018. Ils sont désormais 6,3 % à l’utiliser régulièrement, avec une forte prévalence chez les 15-24 ans : 6,3 % vapotent quotidiennement et 11,1 % occasionnellement.
Autre chiffre marquant : 60 % des fumeurs combinent cigarette classique et vapotage. Bien que ce pourcentage diminue, il reste préoccupant. Le vapotage est loin d’être une solution inoffensive : il peut constituer une porte d’entrée vers le tabagisme, surtout à un âge où l’initiation se fait de plus en plus tôt – en moyenne à 16,7 ans.
Cette interdiction des terrasses s’inscrit dans une volonté claire, comme l’explique le communiqué du gouvernement : rendre le tabagisme et le vapotage moins visibles dans l’espace public.















