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Une cigarette sur trois est de contrebande en Belgique : un business très lucratif aux mains de quelques groupes organisés

Par RTL info avec Benjamin Samyn et Xavier Preyat
En Belgique, une cigarette sur trois est une cigarette de contrebande. Un succès dû notamment à son prix attractif. Ces cigarettes sont aussi plus dangereuses en cas d’incendie, car elles ne sont soumises à aucun contrôle. Le trafic, lui, s’organise comme celui des stupéfiants.

L’opération de police a lieu aux alentours des abattoirs d’Anderlecht. C’est un point de vente bien connu pour les cigarettes de contrebande. D’un seul coup, tout s’accélère : les agents viennent d’apercevoir un suspect. Il est interpellé sans résistance. « Vous êtes illégal et vous vendez des cigarettes illégales », déclare un policier.

Les revendeurs sont des sans-papiers. Le schéma est identique à celui du deal de drogue : les organisations criminelles utilisent des petites mains pour écouler la marchandise. Actuellement, deux à trois groupes se partagent le marché.

« On est sur des activités criminelles organisées par des groupes très structurés. Et in fine, quand vous arrivez en rue, au niveau des vendeurs, on est sur du personnel en séjour illégal, principalement », explique Michäel Strous, inspecteur principal de la Direction proximité de la zone de police Midi.

Les policiers recherchent également les lieux de stockage, parfois dissimulés dans des murs ou des espaces aménagés à la production. Les fardes officielles coûtent environ 100 euros. Celles de contrebande, elles, se vendent pour une trentaine d’euros.

Mais d’où proviennent ces cigarettes illégales ? « Elles sont produites soit en Belgique, soit hors de l’Union européenne. Une évolution notable : il y a une dizaine d’années, les centres de production identifiés étaient principalement situés dans les pays de l’Est. Aujourd’hui, on voit de plus en plus des productions locales », déplore Michäel Strous.

Une source proche du milieu confirme : certaines organisations travaillent depuis la Belgique. Il s’agit d’un marché très lucratif : « Ce sont des personnes originaires de l’Est qui tiennent le marché. Ici, les peines financières sont très lourdes mais pas les peines de prison, contrairement à la France. C’est pour cela que les usines s’installent en Belgique », explique cette source.

Ces cigarettes ne sont soumises à aucun contrôle sanitaire, ni à aucune taxe.

Quelles sont les charges qui pèsent contre les membres de ces réseaux ? Henri Laquay, avocat spécialiste en droit pénal les détaille :

  • Violation de la loi générale sur les douanes et accises
  • Participation à une organisation criminelle
  • Blanchiment d’argent
  • Fraude fiscale

La justice peut également prononcer la confiscation du matériel de production et la saisie des biens achetés grâce à l’argent du trafic.

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