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Supprimer des jours fériés, bonne ou mauvaise idée ? L’idée émerge en France dans le cadre d’un plan d’économie annoncé ce mardi par François Bayrou. Le but : économiser près de 44 milliards d’euros en 2026.
« Si on a moins de jours fériés, ça veut dire que pour un même coût, puisque les gens sont payés la même chose, on va générer plus d’activités. Et donc, si on travaille davantage, on produit davantage. Comme les recettes de l’État représentent à peu près la moitié de ce qui est produit, ça augmente les recettes de l’État », avance Philippe Ledent, économiste ING.
En France, la suppression d’un jour férié permet d’engranger chaque année un milliard et demi d’euros de rentrées fiscales supplémentaires. Chez nous, cela serait 315 millions d’euros. Supprimer des jours fériés peut donc booster l’économie et les rentrées fiscales pour l’État… mais pas dans tous les secteurs d’activité. L’HoReCa et le tourisme, par exemple, ne fonctionnent jamais aussi bien que pendant les jours de congé.
L’économiste précise : « Vous avez des secteurs où le fait de travailler plus va simplement avoir pour effet de lisser le travail sans qu’il n’y ait beaucoup plus d’activité. Et puis, vous avez des secteurs qui sont perdants de ce genre de décision, notamment tout ce qui concerne les loisirs et le tourisme. Ces secteurs-là vont avoir moins d’activité puisque les gens ont moins de temps. »
25 jours de congés payés
La mesure est-elle applicable chez nous ? Il est important de préciser que le calendrier des congés n’est pas le même chez nos voisins français. De l’autre côté de la frontière, il y a 9 jours fériés et 25 jours de congés payés. En Belgique, on a 10 jours fériés mais seulement 20 jours de congés payés dans le secteur privé.
« On peut difficilement comparer la Belgique et la France, souligne également David Clarinval, ministre de l’Emploi. Ils ont le régime de 35 heures alors que nous travaillons 38 heures et ils ont plus de congés payés que nous. »
Il ajoute qu’aucune mesure similaire n’est « à l’ordre du jour » chez nous. Le gouvernement fédéral travaille en revanche sur un projet appelé sac à dos individuel. Celui-ci reprendrait l’ensemble des congés que le travailleur pourrait prendre à sa guise durant sa carrière. Un projet présent dans l’accord du gouvernement mais qui ne devrait pas être appliqué avant plusieurs années.
