Accueil Actu Belgique Société

"Touché par un obus, mon père est tombé sur le sol, il était mort": Henri se souvient de la Bataille de Bastogne en 1944

Les derniers témoins de la Bataille de Bastogne disparaissent peu à peu. 80 ans plus tard, il est possible de vivre ce moment en immersion. Une façon de se retrouver au plus près des évènements dans une expérience multisensorielle. Henri Mignon, un guide pour les vétérans américains, nous raconte des anectodes personnelles. 

Il y a près de 80 ans, au cœur du Bois Jacques, se sont déroulés des combats acharnés. Aujourd'hui, les voix des soldats résonnent de nouveau. Un historien au Bastogne War Museum, nous guide dans une immersion au plus près de l'hiver 1944."Je vise la première cible. Je clique et nous voilà arrivés en 1944", explique Pierre Lhote, en utilisant son smartphone. 

Des acteurs réinterprètent le quotidien des GI's américains, à portée de tir des soldats allemands. Pour se protéger des balles, ils trouvent des abris de fortune. À chaque arrêt, un moment clé de leur quotidien est dépeint. Comme ce jour de Noël 1944, où les soldats frigorifiés reçoivent des munitions, mais aussi un tract de l'ennemi. "Ils vont être soutenus aussi dans leur moral par leurs généraux, particulièrement par le général en chef, le commandant McAuliffe, qui apporte véritablement un message d'espoir à tous ces hommes", explique l'historien. Selon Pierre Lhote, de nombreuses familles de vétérans reviennent dans ce lieu de mémoire qu'est le Bois Saint-Jacques.

Il a pu courir jusqu'à la maison, il nous a tous embrassés puis est tombé

Henri Mignon est lui guide pour les vétérans américains. Agé de neuf ans à l'époque, il vit à 20 kilomètres de là, au nord de Bastogne. Un jour, son père garde forestier est touché par un obus. "Il a attrapé un éclat dans la poitrine. Il a pu courir jusqu'à la maison, il nous a tous embrassés, sans dire un mot. Tombé sur le sol, il était mort", raconte-t-il. 

Après la guerre, Henri devient un militaire dans l'artillerie. Il va même travailler dans une ancienne caserne de l'armée belge qui abrite un autre lieu de mémoire, le quartier général du commandant McAuliffe. L'occasion d'une nouvelle immersion dans les caves du Bastogne War Rooms. "On se trouve ici dans les caves du bloc qui servaient de quartier général à McAuliffe, durant la bataille des Ardennes", explique le guide. 

On sent mieux cet instant historique

Nous sommes le 22 décembre 1944. Bastogne est encerclée, assiégée. Un message des Allemands arrive. Ils veulent que les Américains se rendent. "Nuts", réagit le commandant. En argot américain, cela se traduit par "ils sont fous". L'expression du commandant devient sa réponse officielle. Les Américains ne se rendront jamais. Toute cette scène est rejouée par des acteurs et projetée sur un écran. "C'est beaucoup plus parlant de le voir, même si c'est joué par des acteurs, de le voir en réalité. On sent mieux ce qui s'est passé. On sent mieux cet instant historique", souligne Henri Mignon. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous