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Près d'un jeune sur cinq considère "acceptable" une agression homophobe: comment expliquer ces chiffres inquiétants?

Trois suspects, dont un mineur, seront bientôt jugés à Bruxelles pour des agressions ciblant des hommes LGBTQIA+ via GrindR. Unia et Ex Aequo appellent à une meilleure prise en charge des victimes et à un point de contact unique pour signaler ces violences.

Trois prévenus devaient être jugés ce mercredi après-midi à Bruxelles. Dont un mineur qui sera donc jugé au tribunal de la jeunesse. Ils sont accusés d'avoir agressé des hommes LGBTQIA+ contactés via une application de rencontres en été 2024 (GrindR). Finalement, le procès sera reporté à une date ultérieur, apprend-on en matinée.

Huit victimes se sont manifestées. L'association Unia s'est constituée partie civile pour "envoyer un message à la société" mais aussi pour "accompagner les victimes". "Elles ne vont pas toutes participer au procès, on se constitue partie civile pour les défendre, pour envoyer un message à la société en général : notre mission est de s'opposer à ces actes homophobes innaceptables", pointe Unia du doigt.

Ce procès traduit une triste réalité : la tolérance envers les minorités sexuelles, les personnes LGBTQIA+ diminue chez les jeunes. Une étude menée en Flandre montre une augmentation de l'homophobie en cinq ans. "Avec mes amies, quand on se tient la main, on nous fait des remarques en disant qu'on est des lesbiennes, des trucs comme ça", note une étudiante interrogée.

L'homophobie augmente chez tous les jeunes, indépendamment de leur genre, croyance ou études. Un constat partagé par Unia : "On voit une augmentation de l'intolérance par rapport aux personnes homosexuelles, à plusieurs niveaux. Par exemple, l'intolérance au fait d'avoir un professeur homosexuel ou vis-à-vis du mariage homosexuel", explique Oliviero Aseglio, porte-parole d'Unia. 

Comment l'expliquer ?

Un jeune sur cinq considère qu'il faudrait supprimer le mariage homosexuel, un chiffre en augmentation par rapport à 2018. "On pense qu'il y a une grande influence des réseaux sociaux. Sur ces réseaux, c'est très facile d'avoir accès à des vidéos qui prônent de la violence. Il y a une libération de la parole discriminatoire, et pas seulement vis-à-vis des LGBT d'ailleurs".

Plus inquiétant encore, près d'un jeune sur cinq (18,3%) trouve acceptable une agression envers les personnes homosexuelles.

 

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