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Une mutualité propose désormais de rembourser l'achat de protections hygiéniques: cette mesure est-elle suffisante?

L'achat de protections hygiéniques pèse dans le budget des femmes. On estime qu'elles dépensent environ 3.000 euros dans leur vie rien que pour en acheter. La Mutualité Chrétienne propose désormais de rembourser ces achats à hauteur de 75 euros par an. 

Depuis le 1er janvier, la Mutualité Chrétienne a instauré une mesure inédite : elle rembourse désormais jusqu'à 75 euros par an pour l'achat de protections hygiéniques. Une initiative saluée par de nombreuses femmes, mais également mise en perspective face au coût réel de ces produits dans leur budget.

Les protections hygiéniques, bien qu'essentielles pour les femmes, représentent une dépense loin d'être négligeable. Selon des calculs, une femme pourrait dépenser entre 80 et 97 euros par an, en fonction de son choix de produits (serviettes, tampons, culottes menstruelles, etc.). Le coût total tout au long de sa période fertile peut même dépasser les 3.000 euros. "C'est un investissement qu'on peut mettre ailleurs, que ce soit dans la nourriture, les sorties ou la vie étudiante", explique Lena, une étudiante qui estime ses dépenses de protection à environ 60 euros par an.

Les jeunes femmes et les étudiantes, souvent contraintes par des budgets serrés, sont particulièrement affectées. Les culottes menstruelles, par exemple, affichent des prix élevés avec une moyenne de 30 euros pièce, nécessitant l'achat de plusieurs pour couvrir une période de menstruation. "Pour les étudiantes ou adolescentes, c’est un vrai défi, car elles n’ont pas énormément de revenus disponibles", précise Elise Derroite, la vice-présidente de la Mutualité Chrétienne.

Mais le problème n’affecte pas uniquement les jeunes. La précarité menstruelle frappe durement les femmes aux faibles revenus : 75% des personnes les plus précaires sont des femmes. Des témoignages poignants font état de situations extrêmes. Certaines femmes ont dû mendier pour acheter des protections, tandis que d'autres, comme des mères, se privent de protections hygiéniques pour ne pas priver leurs filles.

Dans ce contexte, le remboursement proposé par la Mutualité Chrétienne est perçu comme un soulagement, sans pour autant éliminer les défis auxquels sont confrontées de nombreuses femmes. Pour le moment, cette initiative reste unique en Belgique. 

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