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Il est normalement interdit de les approcher, mais ce photographe l’a fait: découvrez les rares clichés de tribus isolées d’Amazonie

Le photographe franco-brésilien Sebastião Salgado, connu pour ses grandes photos en noir et blanc de conflits ou de la nature, est mort à 81 ans, a annoncé vendredi l'Académie des Beaux-Arts française, dont il était membre. Ses oeuvres sont encore exposées dans le cadre d'une exposition événement qui dévoile pour la première fois 200 images saisissantes de la forêt amazonienne et ses tribus. Un voyage au cœur du plus grand poumon vert de la planète, menacé mais encore habité par des peuples préservés.

Sebastião Salgado, figure majeure de la photographie humaniste, vient de décéder à l'âge de 81 ans. Mais ses photographies de la forêt amazonienne sont exposées à Bruxelles, à Tour & Taxis, jusqu'au mois de novembre dans une œuvre monumentale consacrée à l’Amazonie. Pendant sept années, le photographe a sillonné la forêt brésilienne, parcouru ses fleuves et partagé le quotidien de peuples autochtones vivant en harmonie avec leur environnement.

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Ces clichés, pour la plupart inédits, révèlent une Amazonie à la fois majestueuse et fragile. Les images capturent la pureté de paysages intacts et la dignité de communautés isolées, souvent inaccessibles aux étrangers. "On part pendant plusieurs jours, et chacun a la parole, des gamins aux vieux de la tribu", nous confiait Salgado en avril dernier. Ces peuples, bien qu’éloignés, sont conscients des menaces qui pèsent sur leur territoire.

Des peuples menacés

Au fil de ses expéditions, le photographe a rencontré douze tribus différentes. Il en existe en réalité plus de 180 en Amazonie, dont la majorité n’a jamais été contactée. L’avancée inexorable de la déforestation, les incendies répétés et l’expansion agricole mettent en péril leur mode de vie ancestral.

"On vient chercher des nouvelles terres de production pour l’Europe… il n’y a que l’Amazonie. Les autres sont déjà exploitées", alertait Salgado. Il rappelle que ces peuples acceptent d’être photographiés non par vanité, mais parce qu’ils espèrent que les images contribueront à leur protection.

L’Amazonie, poumon de la planète

La forêt amazonienne s’étend sur neuf pays sud-américains. Elle constitue la plus vaste réserve de biodiversité au monde et la plus importante concentration d’eau douce de la planète. Salgado la décrivait comme un "immense aérateur" : chaque arbre libère des centaines de litres d’eau dans l’atmosphère, jouant un rôle central dans l’équilibre climatique mondial.

"En la détruisant, on va créer le plus grand déséquilibre écologique que vous pouvez imaginer", prévenait-il. Le photographe, engagé depuis toujours pour les causes environnementales, voyait dans la forêt un symbole de survie pour l’humanité, même s’il conservait un regard lucide sur notre espèce : "Je suis optimiste pour la planète, mais pas pour l’être humain".

Un témoignage poignant

À 81 ans, Sebastião Salgado continuait de faire résonner sa voix à travers ses images. Plus qu’une exposition, son travail sur l’Amazonie est un appel à la conscience collective. Loin de tout misérabilisme, ses photographies célèbrent la beauté brute de la nature et la force tranquille de ceux qui y vivent. "L’homme est tellement prédateur… Nous sommes les seuls êtres vivants à avoir des écoles pour apprendre à tuer les autres. L’armée sert à ça", déplorait-il, non sans amertume.

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À Tour & Taxis, le public est invité à suivre son regard, à la fois émerveillé et inquiet. Une immersion inoubliable dans un monde encore préservé, mais dont la survie dépend désormais de notre regard… et de nos choix.

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