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C’est un drôle de troc qui se déroule sur nos plages en été. Améline achète une fleur en papier pour deux poignées de coquillages : « Je trouve ça très chouette parce qu’en France on ne le fait pas. Et c’est quand même une activité qui reste dans le pays. Et ça donne un peu de joie parce que si on ne le fait pas, on n’a pas beaucoup de couleurs », explique la jeune fille.
Les enfants élaborent leur boutique dans le sable. Chaque détail compte. Eleonore fait bien attention à la confection de son stand. Elle forme un monticule de sable, plante ses fleurs dessus et utilise des coquillages « pour décorer » et pour attirer plus de clients. Une démarche marketing qu’elle ne cache pas.
Connie, une maman, y voit un vrai apprentissage : « C’est une bonne chose parce qu’ils apprennent à être sociables. Et ils apprennent aussi à faire du commerce. Si j’achète une belle fleur pour quatre poignées, je la revends à une autre personne et j’en demande six poignées. »
J’ai toujours connu ça
Eleonore vendra donc la plupart de ses fleurs dix coquillages. Sauf la plus grande, qu’elle estime plutôt à 17 coquillages. Pour Connie, cette démarche est tout à fait normale, elle fait partie des traditions de plage, au même titre que construire des châteaux de sable : « Moi, j’ai toujours connu ça. Et elle aussi », lance-t-elle en regardant son amie. « Donc ça fait longtemps. »
La pratique aurait été popularisée lors de l’entre-deux-guerres. Elle s’est ensuite transmise de génération en génération. Mais attention : chaque station balnéaire a ses propres règles : « Dans certaines villes, on peut payer avec tous les coquillages. Il y a des villes où on ne peut pas payer avec les moules. Il y a des villes où on peut payer seulement avec les couteaux », explique Alex Decoussemaeker, porte-parole du Patrimoine Côtier. « Mais une règle, c’est toujours pareil : on doit payer avec des coquillages propres et complets. »
En 2021, la Flandre a inscrit cette tradition au patrimoine culturel immatériel. De quoi assurer que les enfants continuent à fleurir les plages de la côte belge, été après été.

















