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Le Pape François est attendu ce matin à 9h15 au Château de Laeken, où il sera reçu par le Roi Philippe. À 9h45, il rencontrera ensuite le Premier ministre Alexander De Croo. Cette visite du souverain pontife en Belgique, initiée par le Roi, suscite plusieurs interrogations, notamment sur la neutralité de l'État belge.
En septembre 2023, le Roi Philippe et la Reine Mathilde se sont rendus au Vatican. Lors de cette visite, le Roi a officiellement invité le Pape François à venir en Belgique.
Cette invitation, approuvée en amont par le gouvernement belge, permet au Pape de s'adresser à la nation lors de son séjour.
Une invitation qui fait débat
Cette démarche n'est pas sans susciter des critiques. Le Centre d'action laïque, notamment, s'inquiète d'une possible entorse au principe de séparation entre l'Église et l'État.
Le fait que le Pape s'adresse à la nation implique la présence des plus hauts représentants belges, y compris le gouvernement. Selon le Centre d'action laïque, cela pourrait être perçu comme une violation du principe de neutralité de l'État belge.
Pourtant, c'est la première fois qu'un représentant religieux est invité à Laeken dans ce cadre. En 1995, lors de la visite du Pape Jean-Paul II, ce dernier avait été reçu par le Roi Albert II, mais en audience privée.
Bien que cette visite lui ait permis de célébrer une messe publique, le contexte était différent.
Neutralité de l'État : une question complexe
La venue du Pape François dans ces conditions interroge donc sur la capacité de la Belgique, État officiellement neutre, à recevoir un chef religieux de cette manière.
Les avis sont partagés. D'un côté, certains estiment que la séparation entre l'Église et l'État est mise en cause, tandis que d'autres rappellent que le Pape, en plus d'être le chef de l'Église catholique, est également chef de l'État du Vatican.
Les autorités belges insistent sur le respect du protocole et soulignent que le Pape sera traité comme tout autre chef d'État ou de culte. À cet égard, certains membres du gouvernement rappellent que le Dalaï-Lama, autre figure spirituelle de premier plan, avait lui aussi été reçu par les autorités belges en 2016, lorsqu'il avait rencontré le président du Sénat.