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Noir, jaune, rouge... dans sa dernière bande dessinée, il réussit à mettre la Belgique à l'honneur en épinglant pourtant tous ses travers. Un exploit signé Frédéric DuBus. Le caricaturiste et humoriste belge répondait aux questions d'Alix Battard pour le RTLINFO Avec Vous.
La politique, c’est une cours de récréation selon vous ?
C’est une cours de récréation, un théâtre, plein de personnages… Finalement, on s’en fou un peu de la politique, c’est plutôt le théâtre des passions humaines si je puis m’exprimer ainsi de manière pédante.
Il y a quelques jours sur ce plateau, François Pirette disait 'je n’aimerais pas être à la place des humoristes politiques en ce moment parce que je ne saurais plus quoi dire c’est toujours la même chose, l’actualité se répète'. Vous, cette actualité vous inspire toujours ?
Ça ne m’inspire pas toujours. L’actualité n’a pas toujours du talent non plus. C’est vrai qu’on tourne toujours un peu dans les mêmes choses, mais moi ça fait trente ans que je fais ce métier et ça fait trente ans qu’i y a des gens qui me disent ‘ah, bah vous avez du boulot aujourd’hui ‘ (…) Ça force aussi à creuser un petit peu plus loin à chaque fois.
Dans votre parcours de dessinateur, qu’est-ce qui vous a amené à la politique en particulier ?
Est-ce que c’est un hasard ou est-ce que c’est une nécessité je ne sais pas… Quand on se dit, je vais faire de la caricature, par où est-ce qu’on commence ? Par ses profs. Après si on veut en faire un métier, il reste que la politique… On caricature les gens qui ont un peu de pouvoir sur vous pour essayer de les tourner en dérision parce que ça fait flipper. Et puis la politique c’est quand même le lieu où se rassemblent toutes les passions humaines : le sexe, l’amour, la drogue, l’argent, le pouvoir… tout y est.
Dans cette BD, vous reprenez vos meilleures caricatures de l’année 2018 et 2019. Les gilets jaunes et les marches pour le climat ont été un bon thème d’inspiration. Il y a par exemple ce dessin…
Le surréalisme belge, on y revient avec ces situations politiques incroyables ?
Quand on creuse un petit peu, on peut toujours essayer de trouver des petits travers de ce pays et c’est vrai qu’on a 4 ministres de l’environnement.
Est-ce que, selon vous, la caricature de presse va survivre au politiquement correcte, aux réseaux sociaux qui peuvent achever une personne pour une petite parole de trop ?
Le monde évolue mais il y a toujours eu des choses dont on ne pouvait pas parler […] Les caricaturistes au moyen âge ne pouvaient pas rigoler de dieu. Il faut en permanence s’adapter. Ça m’arrive aussi que le dessin dérape parce qu’il a été mal compris, ça fait partie des risques du métier. Je pense que si les caricaturistes ont une responsabilité dans ce qu’ils publient. On ne peut pas tout faire, moi je suis persuadé de ça. Les gens qui regardent ont aussi une responsabilité […] Ça fait partie des risques du métier de se faire incendier sur internet.





















