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Caricature de Mahomet dans une école à Molenbeek: l'enseignant est réintégré mais "il a été démoli", dit son conseiller

Le Collège communal de Molenbeek-Saint-Jean a décidé jeudi matin, après audition du professeur d'éducation à la citoyenneté qui avait montré à des élèves de 10 ans une caricature de Mahomet nu jugée à caractère obscène, de le réintégrer dans ses écoles moyennant un accompagnement avec la cellule pédagogique de la commune et les équipes mobiles de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a annoncé à l'issue du Collège la bourgmestre Catherine Moureaux.

Mais il y a des séquelles psychologiques. "Il a été démoli", nous a confié son conseiller juridique. "Vous n'imaginez pas la violence... Cet enseignant faisait son métier avec coeur et passion, et du jour au lendemain, on lui dit qu'il ne peut plus enseigner, qu'il est écarté sur le champ". 

Rappel des faits

Fin octobre, un professeur d'éducation à la citoyenneté avait montré à des enfants de 10 ans, dans une classe de 5e primaire de l'école 11 "Aux sources du gai savoir", une caricature signée par une dessinatrice du magazine français Charlie Hebdo et intitulée "Une étoile est née". Elle montre le prophète Mahomet nu à quatre pattes. Une maman d'élève s'était insurgée. Le pouvoir organisateur avait en réaction écarté à titre provisoire le professeur et avait ouvert une procédure disciplinaire à son encontre. 

Le professeur mis en cause a reconnu une erreur devant le Collège. 

Rien à voir avec l'Islam ?

"Nous avons du matériel pédagogique à disposition, une mallette spécifique qui avait été créée après les attentats et qui permet d'aborder la question de la liberté d'expression et des radicalismes violents", souligne d'abord la bourgmestre Catherine Moureaux (PS). 

Mais elle précise ensuite que le problème n'a rien à voir avec la thématique très sensible des caricatures de Mahomet. "Le pouvoir organisateur qu'est la commune n'a pas fait de raccourci sur la question de la liberté d'expression. Ce qu'on a critiqué, c'est la méthode pédagogique utilisée face à des enfants de 5e primaire, le fait de les confronter à des images - ici une caricature - à caractère obscène. C'est cela qui pour nous était au coeur de l'audition et du dossier. L'ensemble de cette procédure a permis, d'après nous, de mettre en exergue la protection et l'intérêt supérieur de l'enfant."

En parallèle, le professeur avait introduit, par l'intermédiaire de son avocat, un recours sur la forme au Conseil d'État. Il se dit néanmoins soulagé, et content de retrouver ses élèves en janvier. 

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