Accueil Actu

Comment l'ADN permet-il de retrouver des individus recherchés? "Ce n'est pas comme dans les séries"

La justice a enregistré 9.000 nouveaux profils ADN dans sa banque de données l'année passée. Conséquence: plus de 1.000 individus recherchés par la justice ont pu être identifiés. Ces banques scientifiques sont devenues incontournables dans les enquêtes judiciaires.

La salive, un cheveu ou des empreintes digitales laissées sur un objet ou quelques gouttes de sang... Autant d'éléments qui rendent possible l'identification d'une personne. Grâce à l'ADN qui est propre à chaque individu, les analyses sont de plus en plus précises. "C'est vrai que ça va plus vite. Mais surtout, c'est la quantité d'ADN qu'il nous faut au départ. Avant il nous fallait une prise de sang pour arriver à quelque chose, aujourd'hui avec quelques gouttelettes de sang, on a votre ADN. Donc c''est quelque chose qui a terriblement évolué", nous explique Philippe Boxho, directeur de l'Institut médico-légal de l'Université de Liège.

En criminalistique, l'ADN est surnommée "la reine des preuves" car elle est réputée comme étant quasi infaillible. L'an dernier, 11.700 individus étant recherchés comme la justice belge ont pu être identifiés.

Entre 3 et 90 jours pour l'identification 

"On garde les profils génétiques de personnes qui ont été condamnées par la justice pour des faits qui sont en général des atteintes aux personnes. Il y a une autre banque de données que l'on appelle trace. C'est une banque où l'on injecte toutes les traces qui viennent de scènes de crime et dont on ne sait pas à qui elles appartiennent. Ensuite on les compare avec la banque de données des 'condamnés' pour voir si ce n'est pas un condamné qui aurait récidivé ou qui aurait commis d'autres faits", précise Philippe Boxho. 

Les banques de données ADN existent en Belgique depuis 6 ans. Les nouveaux profils s'y accumulent d'année en année. Ils y resteront pour une durée de 30 ans. Il faut en moyenne entre 3 et 90 jours pour identifier quelqu'un. "Ce n'est pas comme dans les séries où vous voyez qu'ils mettent l'échantillon d'un côté et que le papier sort de l'autre en 30 secondes. Ça ne marche pas comme ça du tout, ça prend du temps".

La Belgique peut comparer ses résultats avec des banques de données étrangères d'une vingtaine de pays. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous