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20€ sur Temu contre 400€ en magasin : que valent vraiment ces appareils électroniques low-cost ? Benjamin Maréchal a fait le test

Par RTL info
En 2025, un Belge sur deux a déjà commandé sur un site chinois comme Shein ou Temu. Dans le laboratoire de l’émission « Coûte que coûte », Benjamin Maréchal et son équipe ont mis à l’épreuve des produits électroniques achetés sur Temu : un mini-projecteur, un drone à moins de 20 € et une caméra de surveillance. Verdict sans filtre.

Avec ses tarifs ultra bradés et une appli devenue en un temps record la plus téléchargée, Temu a bousculé l’e-commerce européen. Jeux intégrés, promotions personnalisées, fil d’articles infini… « Le principe du jeu, c’est d’engager l’utilisateur et de le faire prendre des actions. Plus on joue, plus on donne des indicateurs à la plateforme », explique l’expert en algorithmes Gaëtan Godary.

Objectif des algorithmes : vous connaître au mieux, jusqu’à donner l’impression d’une plateforme taillée sur mesure ; cette logique s’étend même à la production, avec des modèles prédictifs capables d’anticiper les achats pour orienter ce qu’il faut fabriquer en usine, réduire les stocks et passer à une fabrication en flux tendu.

Projecteur HY300 à 25,20 € : la promesse 4K dégonfle

Premier test au labo : un projecteur HY300 « qui peut lire de la 4K », affiché 25,20 €. Constat immédiat : « La luminosité n’est pas assez puissante… on serait autour de 200 lumens. » Le son ? « Boîte de conserve », même si une sortie audio existe. Quant à la « 4K », « tout porte à croire qu’on est sur de la Full HD », explique Benjamin Maréchal.

Autre point troublant : vendu en « HY300 Pro » sur le site, le modèle reçu ne porte aucune mention « Pro » sur la boîte. Conclusion de l’équipe de Coûte que coûte : « On n’achète pas. »

Drone double caméra à 18,23 € : un vol… puis le crash

Deuxième cobaye : un drone à 18,23 € « qui ressemble comme deux gouttes d’eau au DJI Mini 2 ». À l’arrivée : plastique très léger, image « grainée et surexposée », pas de stabilisation. Une rafale de vent et « on a assisté à un drone incontrôlable qui est allé s’écraser dans le bambou », explique Benjamin Maréchal. Moins d’une minute de vol, puis impossibilité de redécoller : batterie ? appareil cassé ? Impossible à dire. Verdict collectif : « On ne l’achète pas. »

Caméra de surveillance à 11,84 € : flou sur les données

Côté cybersécurité, le hacker éthique Guillaume Deterville a analysé le drone et une caméra de surveillance. Sur le drone, l’application demande des permissions « à la partie Account Manager du GSM », susceptibles « d’ajouter, enlever, modifier des identifiants » – des accès « sans intérêt » pour une simple retransmission vidéo.

La caméra de surveillance n’inspire pas davantage confiance : « Aucune information sur où va la donnée, où elle est stockée, qui y a accès… Les politiques de confidentialité sont très floues. » Sa recommandation : « Je n’oserais pas acheter, sûrement pas mettre ces caméras chez moi. »

Alors, l’électronique Temu, ça vaut la peine ?

Au terme de nos essais, la réponse est non : le projecteur HY300 (25,20 €) et le drone double caméra (18,23 €) sont recalés pour des raisons de qualité, de fiabilité et de sécurité perçue, avec en plus des zones d’ombre sur la protection des données et des permissions d’applications trop intrusives.

Pour les données bancaires, privilégiez un moyen de paiement tiers (Apple Pay, PayPal, Klarna, etc.) plutôt que d’enregistrer votre carte dans l’application. Tentant sur le papier, l’ultra low-cost montre ici ses limites : si vous tenez à votre image, à votre confort… et à vos données, mieux vaut s’abstenir.

Retrouvez l’émission de Benjamin Maréchal, « Coûte que coûte », en intégralité sur RTL play et chaque mercredi à 19h50 sur RTL tvi.

Et pour aller plus loin, un documentaire inédit est également disponible sur RTL play : « Temu : toujours moins cher… mais à quel prix ? » Avec 900 millions d’utilisateurs et plus de 80 000 produits à prix cassés, la plateforme chinoise Temu suscite de nombreuses interrogations. Derrière ces tarifs ultra-compétitifs se cachent-ils des produits dangereux, illégaux ou des pratiques douteuses ? Enquête à découvrir dès maintenant.

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