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Ils poussent au bord des routes, devant les exploitations agricoles ou à l’entrée des restaurants : les distributeurs automatiques s’imposent comme un nouveau canal de vente. L’objectif ? Permettre un accès direct et élargi à des produits frais, sans contrainte d’horaires ni de personnel.
À Antheit (Wanze), la Ferme Schiepers a investi dans cette solution il y a deux mois. « On voulait ne plus limiter la vente à un jour par semaine », explique Hélène Schiepers, à la tête de cette exploitation familiale. De 6h30 à 22h30, les clients peuvent ainsi se servir en fruits, légumes, salades, miel, pommes de terre, cerises ou encore jus de fruits. Une simple vérification deux fois par jour suffit pour gérer l’approvisionnement.

Le dispositif séduit : une semaine de vente via les casiers automatiques équivaut désormais à une journée de vente en direct. Le mercredi, un jour de retrait physique est maintenu, principalement pour une clientèle plus âgée, encore peu familière avec l’automatisation.
Pour les agriculteurs, ces distributeurs représentent une opportunité précieuse. Ils permettent une vente en circuit court, une meilleure maîtrise des marges et une certaine autonomie. « La production prend du temps, la vente aussi. Grâce au distributeur, le client est content et nous, on peut produire de notre côté », souligne Hélène Schiepers.
Le dispositif, peu coûteux à entretenir une fois installé, s’inscrit aussi dans une logique de rentabilité à long terme. Et les consommateurs répondent présents, à l’image d’Anaïs : « Je passe devant une fois par semaine. Je trouve que c’est important de consommer des produits locaux, qui sont en plus bien meilleurs en général. »
Le succès des plats cuisinés 24h/24
Dans le secteur de la restauration aussi, les distributeurs ont trouvé leur public. À Bois-de-Villers, le restaurant La Vache Qui Vole a été l’un des premiers en Wallonie à lancer ce concept, au début de la crise sanitaire. « On a commencé par un distributeur pendant le Covid, maintenant on en a neuf », raconte la gérante, Cristelle Capelle.
Installés devant l’établissement, les casiers proposent des plats faits maison et équilibrés, cuisinés à base de produits locaux. Les clients peuvent venir les retirer à toute heure, 7 jours sur 7. Le modèle séduit : avec près de 400 plats vendus chaque jour, le chiffre d’affaires généré dépasse les 800 euros quotidiens.

« Je ne vais pas vous mentir, je gagne beaucoup plus avec les plats des distributeurs », confie la restauratrice, tout en reconnaissant une certaine exigence : « On est quand même un peu esclave parce que tous les jours, il faut le remplir. » Le succès a cependant dépassé les attentes. Après la crise sanitaire, Cristelle ne savait pas si les distributeurs trouveraient encore autant preneurs : « On a toujours eu autant de monde au restaurant et autant de monde au distributeur. »
Plus qu’un effet de mode, les distributeurs automatiques s’imposent comme une réponse concrète à des attentes multiples : gain de temps, qualité des produits, flexibilité. Côté restauration, ils répondent aux besoins de familles actives ; côté agriculture, ils offrent une nouvelle source de revenus à un secteur en crise.


















