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Dans une boulangerie de Schaerbeek, on prépare les plateaux depuis 6h ce matin. Au-dessus du comptoir, on a dressé la banderole souhaitant une joyeuse fête aux clients. Bouchra s’est mise sur son 31 pour servir les pâtisseries artisanales. "C’est vraiment la base de la fête, la pâtisserie marocaine. C’est vraiment pour célébrer la fête."
La fête de l’Aïd, c’est un peu le fête du sucre. Après un mois de jeûne, Naïma veut gâter ses cinq enfants et son mari avec qui elle fêtera la fin du ramadan un peu particulier cette année. "Nous allons essayer, malgré le confinement, de passer la fête normalement, même s’il n’y a pas eu la prière de l’Aïd, le cœur y est."
Les mosquées sont fermées, c’est donc dans un coin du salon que les pratiquants ont fait la prière à l’aube, en mode confinement. Du jamais vu pour cette famille musulmane. "C’est la première dans mon histoire à moi, jeune musulman, raconte ce pratiquant. C’est différent des autres années, mais on n’a pas trop le choix."
Pas de réunion familiale
Pas de rassemblement pour la prière, ni pour le repas. La table de Naïma est bien garnie, mais la grande famille ne sera pas au complet. "Les parents, les tantes, les sœurs, les frères, les enfants, les petits-enfants. On est une bonne soixantaine. Aujourd’hui, on sera deux avec cinq enfants. C’est comme un jour de Noël sans sapin."
Avec le début du déconfinement la tentation est grande, mais pas question d’entraver la règle de distanciation pour ceux que nous avons rencontrés ce matin. Près 6000 000 musulmans devraient fêter l’Aïd dans notre pays aujourd’hui.