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À Ariège, en France, 200 bêtes ont été euthanasiées à cause de la dermatose. Une maladie mortelle pour les bovins, mais surtout très contagieuse. Le ministère de l’Agriculture français est strict. Une vache infectée entraîne systématiquement l’abattage de tout le cheptel. Une politique contestée par les éleveurs. Ils demandent une vague de vaccination.
« On peut comprendre qu’on puisse tuer des bêtes malades, contaminées, mais les bêtes saines non », confie un agriculteur. « On reste là pour faire le forcing, lance un autre. Si elle ne veut pas nous écouter, on va continuer la guerre. On va se mettre sur la route et tout bloquer ».
À ce jour, plus de 3000 bêtes ont déjà été abattues. 1 million de doses de vaccins sont prévues, mais pour 16 millions de bovins en attente, selon le secteur. Les zones concernées sont au sud de la France, à plus de 900 kilomètres de chez nous, mais la dermatose inquiète.
Philippe, éleveur d’Aubrac, attendait un taureau en provenance du sud de la France. Aujourd’hui, hors de question de le récupérer, seul le transit de bovins pourrait amener la maladie chez nous.
« Je respecte mes voisins, éleveurs, et je ne vais pas prendre le risque d’amener une maladie. Ou même, je vais être suspecté quand ils vont entendre que j’ai acheté un taureau en France dans la région en haut risque. Il ne faut pas que ça arrive ici, parce que le risque est énorme ».
Tout comme Philippe, chaque éleveur doit éviter toute importation de bétail. Frédéric avait acheté, lui, 20 limousines en France. Il s’inquiète. En Belgique, aucune vague de vaccination n’est prévue.
« Pour l’instant, il n’y avait pas de protocole qui était prévu, pas de circulaire gouvernementale, raconte Frédéric. On s’en tient à attendre la réaction des autorités belges ».
Si un cas de dermatose est identifié en Belgique, la situation pourrait rapidement ressembler à celle de la France. Le pays est plus petit et les éleveurs plus rapprochés. La maladie se propage via les insectes et pourrait rapidement s’étendre. Après la maladie de la langue bleue, cette inquiétude pèse sur le moral.
« C’est très dur à supporter, évidemment. Quand je regarde les images et les reportages, ça fait drôle, confie Philippe Duvivier, président de la fédération unie de groupements d’éleveurs et d’agriculteurs. Donc, je me mets à leur place, c’est difficile émotionnellement, c’est très difficile à supporter ».
Si aujourd’hui la maladie est contenue au sud de la France, les éleveurs belges restent vigilants et solidaires pour éviter de voir la dermatose arrive en Belgique.

















