Accueil Actu

Des psychologues bénévoles vont à la rencontre des sinistrés pour les écouter: "Le choc émotionnel vient plus tard" (vidéo)

A côté des problèmes matériels, il y a aussi l'aspect psychologique. Être inondé, voir sa maison détruite, peut aussi laisser des traces invisibles mais profondes. Des psychologues ont donc décidé d'aller à la rencontre des sinistrés pour les aider s'ils en ont besoin.

Il y a une vingtaine de psys qui, dans six localités de Liège, vont à la rencontre des sinistrés. Il s'agit d'une initiative spontanée de Laura Comito, psychologue. Dimanche, elle était venue avec une raclette et des bottes. Et par la suite, elle s'est rendu compte qu'elle pourrait être très utile avec ses compétences professionnelles. "C'est en discutant avec les gens que je me suis rendu compte que beaucoup étaient dans un état de souffrance, ne savaient pas trop ce qu'ils devaient faire, ne savaient pas ce qui leur était arrivé", décrit-elle au micro de RTLINFO.

L'objectif est de sillonner les quartiers, sonner aux portes, rencontrer, écouter, conseiller. "Pour le moment, psychologiquement, ça va, on ne se rend pas encore bien compte, me semble-t-il", admet une dame sinistrée. "Ils sont un peu dans le déni, confirme Sophie Gilles, psychologue. En même temps, ils sont dans l'hyperactivité, le choc émotionnel vient seulement après".

"C'est bien, estime un riverain, après la visite de la cellule psychologique. Hier, on a eu un service de médecins pour nous demander si on avait besoin d'aide etc. Donc, ça s'organise".

Patrick a trois enfants de 6, 4 et 2 ans. C'est le plus grand qui l'inquiète. "Il commence à réaliser que ce n'est pas normal d'avoir 2 m 30 d'eau dans la maison évidemment. Il se rend compte qu'on ne retourne pas à la maison, qu'il n'a plus ses jouets. Il pleure parfois. C'est assez difficile, dès fois je suis nerveux, plus très lucide, je suis épuisé", confie ce père de famille.

Une crainte revient souvent: que va-t-il se passer lorsque toute cette solidarité diminuera? "A certains moments, il faudra que l'on se gère nous-mêmes, tout va retomber et je pense que ça va être difficile à ce moment-là".

"Il faudra trouver un équilibre pour tenir sur la distance, éclaire Tanguy Le Grelle, psychologue. Cet équilibre sera presque impossible à trouver mais il faudra le chercher. Avec de l'aide, le soutien intrafamilial, des amis et des psys, on est là pour ça bien sur".

A partir de demain et jusque la fin de la semaine au moins, ces psys liégeois bénévoles restent disponibles à proximité des points de distribution de vivres et de vêtements.

À lire aussi

Sélectionné pour vous