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La Wallonie a pour objectif de réduire l'utilisation de pesticides de 50% d'ici 2030. Mais problème : l'objectif ne sera pas évident à atteindre car la région est incapable de quantifier l'utilisation de ces pesticides.
Quelle est la quantité de pesticides utilisés en Wallonie ? Difficile à dire en raison de lacunes pointées par la Cour des comptes. Les agriculteurs sont pourtant tenus de déclarer tous les produits phytosanitaires répandus sur leurs champs.
"Là, vous pouvez voir un exemple de format de registre où l'agriculteur doit noter pour toutes ses cultures après chaque traitement le produit utilisé, la dose utilisée, la date d'utilisation de ce produit et la culture", montre Alice Cousin, conseillère à la Fédération wallonne de l'agriculture :
Les données sont donc disponibles et elles sont même susceptibles d'être contrôlées. Mais elles ne sont pas centralisées par l'administration qui doit estimer les quantités de pesticides utilisés, d'où un risque d'approximation.
Il semble très compliqué de centraliser ces données
"Les conséquences, c'est qu'on a du mal à faire des liens notamment sur des impacts potentiels sur la santé, notamment sur le fait d'utiliser plus certains pesticides sur telle culture ou telle culture", explique Agathe Defourny, chargée de mission à la Fédération environnementale Canopée. "Tant qu'on n'a pas ces données qui seront montées au niveau de l'administration, c'est vraiment très difficile d'établir des trajectoires de diminution des quantités, parce qu'on ne sait pas très bien de quoi on parle".
Face à ce constat, la ministre Wallonne de l'Agriculture annonce la mise en place d'un carnet de champ électronique dès le 1er janvier 2026. Mais les agriculteurs redoutent un surcroît du travail et une adaptation difficile pour les plus âgés. "Il semble très compliqué de centraliser ces données parce que toute une série de législations viennent protéger la donnée qui reste la propriété de l'agriculteur", souligne Alice Cousin.
Pour la Cour des comptes, il manque également des indicateurs de suivi permettant d'évaluer la dangerosité de certains produits. Le ministre wallon de la Santé n'a pas souhaité réagir à cet audit, estimant que c'est au Parlement que revient la primeur de ces déclarations.


















