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Le sapin de Noël, plus résistant aux changements climatiques, planté dans nos forêts wallonnes: après 6 ans, où en est ce projet crucial?

Nos arbres en forêt souffrent des dérèglements climatiques. Un projet mené par la société royale forestière de Belgique a pour but d’identifier des essences d’arbres exotiques qui pourraient à l’avenir être plantées chez nous. L’idée est de trouver des essences plus résistances. Le projet a démarré il y a six ans en province de Liège. 80.000 arbres d’essences exotiques ont été plantés. On avait assisté aux toutes premières plantations du projet. Six ans plus tard, où en est-on ?

Il y a six ans, Quentin D’Otreppe était en train de planter les premiers arbres d’un projet phare. Il est le garde forestier d’une parcelle de forêt à Bra, en province de Luxembourg. Aujourd’hui, il est fier de nous montrer comment ces plantations ont évolué. Notamment les sapins Nordmann originaires des montagnes du Caucase. "En six ans, depuis votre dernière visite, ils ont bien poussé, bien enraciné en terre", se réjouit-il. 

L’atout majeur de cette espèce, c’est sa résistance à la sécheresse. "Pas beaucoup de branches basses, c’est bien. Belle conformité", indique Quentin D’Otreppe en examinant l’un de ces conifères. 

Connu comme arbre de Noël, ce sapin pourrait aussi à l’avenir alimenter l’industrie wallonne du bois. Mais il doit d’abord démontrer ici sa capacité à s’adapter au climat belge sur le long terme. "On les a plantés en 2019. On a quand même eu 2-3 années de sécheresse. Ils se sont bien comportés. Les deux dernières années, on a eu beaucoup d’eau et on ne voit pas de dépérissement flagrant", observe le garde forestier. 

"Ce n’est pas gagné, mais on peut vraiment être optimiste pour cette espèce dans notre pays actuellement", estime Julie Losseau, responsable du projet “Trees for future” de la société royale forestière de Belgique. 

Pour faire face aux dérèglements climatiques, la société royale est à la recherche d’essences d’arbres capables notamment de traverser des périodes de sécheresse et des hivers rigoureux. En six ans, elle a planté 80.000 arbres un peu partout dans le pays avec 28 essences exotiques à l’essai. 

"On observe des jaunissements d’aiguilles un peu partout dans l’arbre", note Julie Losseau. Ces cèdres de l’atlas semblent pour l’instant ne pas bien s’acclimater. Habitués à la chaleur du sud de l’Europe et du Maroc. "C’est soit une maladie, donc un champignon ou un insecte qui attaque, soit les conditions particulièrement humides de l’année passée pourraient ne pas avoir convenu", explique la responsable du projet. 

Direction désormais une autre parcelle de forêt à Spramont. Elle est située à plus basse altitude avec un sol plus riche en nutriments. Des conditions propices au bon développement de ces essences de chênes exotiques. 

Ils vont venir compléter la palette de nos forestiers

Si les résultats s’avèrent concluants, ces chênes et d’autres arbres en test pourraient à l’avenir peupler une partie des 700.000 hectares de bois et forêts de Wallonie. "Ils ne vont pas remplacer à proprement parler des essences indigènes qu’on connaît bien, mais ils vont venir compléter la palette de nos forestiers", indique Olivier Fabes, chargé de communication à la société royale forestière de Belgique.

D’après ses responsables, derrière ce projet se joue l’avenir de nos forêts. Source de revenus entre autres pour l’industrie et acteur clé dans l’équilibre environnemental. 

Selon l’observatoire wallon de la santé des forêts, les jeunes plantations souffrent déjà du climat, avec des changements qui s’accélèrent et qui limitent l’adaptation des essences. 

"Il y a une crainte que la mobilisation ne soit pas suffisante. C’est important que toutes les énergies du secteur forestier prennent conscience de ces risques et se mobilisent pour changer les pratiques pour se diversifier", estime Olivier Fabes. 

Une évolution progressive avec la nécessité d’être patient. Pour obtenir les premiers résultats concluants de ce projet, il faudra encore patienter une quinzaine d’années. 

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