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Le Conseil de l’Europe a acté l’abaissement du statut de protection du loup, facilitant ainsi son abattage en cas de menace sur le bétail.
Désormais, le loup n’est plus une espèce "strictement protégée", mais simplement "protégée". Cette modification, qui a pris effet le 6 mars 2025, vise à mieux protéger les éleveurs confrontés aux attaques répétées sur leur bétail.
Philippe Rabeux, éleveur à Beauraing, se dit soulagé par cette évolution. Il a été confronté à plusieurs attaques l’année dernière : "Il faudra retirer celui qui pose un problème. Faire le tour de ses bêtes tous les jours et avoir la crainte de tomber encore sur un cadavre ou un corps déchiqueté, c’est quelque chose qui fait mal".
Quel impact en Wallonie ?
En Wallonie, une dérogation permet déjà d’abattre un loup si celui-ci s’en prend à plusieurs reprises à un élevage. Ce nouvel assouplissement du cadre légal vient renforcer cette possibilité, mais sans provoquer de grands bouleversements immédiats.
Nicolas Yernaux, porte-parole du Service public de Wallonie (SPW), précise : "En Wallonie, ça ne devrait pas changer foncièrement les choses puisqu’on est toujours dans une phase où nous avons relativement peu de loups, on en a une vingtaine".
L’an dernier, environ 60 attaques de loups ont été recensées en Wallonie, un chiffre qui alimente la tension entre éleveurs et défenseurs de la nature.
Abattre le loup : une fausse solution ?
Si la mesure est bien accueillie par certains éleveurs, elle suscite aussi des réserves.
Pour Mikael Georges, président du groupe de travail "Loup" chez Natagora, l’abattage n’est pas la réponse adaptée : "Jusqu’à quel moment l’homme va-t-il vouloir tout gérer dans la nature plutôt que de se demander comment cohabiter ? Cette espèce a toute sa place ici, au même titre que notre agriculture ou notre élevage".
Du côté des agriculteurs, la mise en place de mesures de protection est souvent perçue comme une contrainte supplémentaire, difficile à supporter financièrement. "Tout sécuriser, c’est parfois compliqué. Il faut des gros budgets et le monde de l’élevage est en crise", regrette Philippe Rabeux.
À l’approche du printemps et du retour des animaux dans les pâtures, la crainte d’une recrudescence des attaques demeure.















