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Pour la première fois en France, une aide psychologique est proposée aux spectateurs de cinéma à l'occasion des premières projections de "Débâcle", en salles mercredi, qui aborde de manière frontale le traumatisme des violences sexuelles dans l'enfance.
Mercredi prochain, le film "Débâcle" sort en salle. Inspiré du roman de Lize Spit paru en 2016, le premier long métrage de l'actrice et réalisatrice belge Veerle Baetens retrace le retour dans sa ville natale d'une victime de violences sexuelles.
Avant le film, interdit aux moins de 12 ans, un message avertit les spectateurs qu'ils peuvent demander de l'aide ou simplement discuter par téléphone avec des membres d'associations de protection de l'enfance ou de prévention du suicide. En complément, La Grande Distribution, qui organise des débats après la projection de films, prévoit une cinquantaine de séances spéciales dans toute la France, avec des bénévoles disponibles pour échanger et écouter les spectateurs qui le souhaitent.
"L'idée du ciné-safe (le nom de cette initiative, NDLR), c'est en gros de dire : le cinéma est un endroit où vous êtes en sécurité et peu importe les émotions que vous allez ressentir, on est là avec vous et on ne vous laissera pas tomber", explique Mélanie Simon-Franza, gérante de La Grande Distribution. "C'est une sorte de tremplin ou de médiation entre le ciné-débat et le psychologue".
Pas en Belgique
Veerle Baetens, révélée comme actrice par le film indépendant "Alabama Monroe" en 2012, se dit "très contente" de cette initiative. "Pour être honnête, on a essayé de le mettre en place dans mon pays (la Belgique), mais le distributeur n'a pas vraiment suivi", ajoute-t-elle, interrogée par l'AFP.
Le 7e art est plongé dans une vaste introspection sur les histoires portées à l'écran et la manière de filmer les scènes de sexe. Le mouvement #MeToo est né dans le monde du cinéma, et devrait être au centre de la cérémonie des César vendredi à Paris, après les accusations de violences sexuelles portées par l'actrice Judith Godrèche contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon.
Pour "Débâcle", qui entretient la tension avec des flash-back, la réalisatrice a régulièrement fait appel à un psychologue afin de préparer ces scènes difficiles avec ses acteurs mineurs. Au cinéma, "le regard masculin doit exister, mais ça fait 100 ans qu'il n'existe que ça", remarque enfin la réalisatrice. "Et donc je trouve qu'on est dans une époque très intéressante où, finalement, le regard féminin est considéré comme intéressant aussi."



















