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Dès les premières pages, l’élégance et la subtilité du dessin envoûtent le lecteur. Une introduction toute en subtilité pour découvrir Raphaëlle sortant des draps d’une chambre d’hôtel avec un inconnu. Ses souliers aux pieds, elle repart discrètement avec l’enveloppe de billets.
Elle s’appelle Raphaëlle, elle a 19 ans et nous voilà accroché à son histoire. Celle d’une étudiante en archi fraîchement débarqué à Paris mais sans beaucoup d’argent qui découvre un peu par hasard le métier « d’escort girl ». Son pseudo sera « Sibylline ».
Devenir une « escort girl »
Dans ce récit graphique, l’auteure Sixtine Dano, s’inspire de rencontres dans ce milieu méconnu. « Je n’ai jamais été « escort » mais je connais des étudiantes qui ont fait ce choix pour des raisons financières ou d’autres raisons plus complexes. » Loin de juger, cette BD raconte la vie de Raphaëlle et de son amie qui alterne cours intensifs sur les bancs de la fac, soirées et rencontres secrètes.

L’auteure évite soigneusement le voyeurisme en traitant les scènes tarifées avec distance et respect.
Éviter le voyeurisme
Grâce à un travail au fusain et des noirs et blancs contrastés, Sixtine Dano crée une atmosphère particulière. Son graphisme accompagne parfaitement les sentiments de son héroïne. Cette BD nous fait découvrir cette forme de prostitution du côté des clients comme du côté des « escorts girls ».

Loin d’être misérabiliste, le récit alterne les moments graves et les parenthèses de bonheur. L’album a reçu le Prix Atomium 2025 du premier roman graphique. Et c’est mérité. N’oubliez pas d’écouter mon interview avec Sixtine Dano qui dévoile le dessous d’une BD pas comme les autres.
« Sibylline » aux Editions Casterman. Scénario et dessins : Sixtine Dano

















