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Ronisia, l'éternelle insatisfaction d'une chanteuse au succès fulgurant

Un début de carrière à toute vitesse pour Ronisia: après un premier album certifié disque d'or et une tournée, la chanteuse s'apprête à sortir un second opus où cette éternelle insatisfaite s'affirme davantage, notamment à travers un morceau intégralement en créole.

"C'est presque un album que j'ai fait pour moi", raconte l'artiste, à l'affiche du "Hip Hop Symphonique" à la Maison de la Radio jeudi. La sortie de "Era 24" suivra le 17 novembre, quelques jours après son 24e anniversaire justement.

Dans ses 18 nouveaux titres, dont le single "Joli cœur" sorti en octobre, elle navigue toujours entre R'n'B et sonorités afro, et convoque d'autres univers musicaux grâce à des duos avec le rappeur Niska, le chanteur d'origine cap-capverdienne Lisandro Cuxi et la chanteuse de R'n'B Amaria BB.

Si elle s'avoue "tout le temps stressée", cet album se veut aussi celui de la "maturité", explique-t-elle, avant de revendiquer une recherche musicale "beaucoup plus assumée".

Quand son premier album ne comptait que quelques refrains en créole cap-verdien, "Sembo" est cette fois un morceau entièrement enregistré dans la langue de ses parents, fruit d'un voyage au Portugal où la chanteuse est partie s'entourer d'artistes qui l'ont accompagnée dans l'écriture.

"Il fallait que je travaille avec les bonnes personnes pour avoir tout un morceau en créole, je pense que je n'aurais pas été capable toute seule."

Vit-elle son succès comme une fierté ? Plutôt avec "de la pression", rétorque-t-elle dans un sourire.

"Je suis toujours aussi impliquée. J'ai toujours envie de tout rafler", dit-elle, après avoir remporté le prix de la révélation féminine aux Flammes 2023, nouvelle cérémonie dédiée au rap et à ses courants.

Bras croisés, Ronisia admet tout de même un sentiment d'insatisfaction et de doute. Il ne date pas de son entrée dans l'arène musicale mais a accompagné l'artiste née au Cap-Vert toute sa vie. Poussée par des amis de Grigny en région parisienne, où elle a grandi, elle commence à enregistrer quelques morceaux maison.

- Jamais assez -

Quand elle se fait repérer en 2020 grâce à un single propulsé sur les réseaux sociaux, la jeune femme décide d'interrompre des études d'éducatrice spécialisée en même temps que sa voix commence à se faire entendre sur les radios.

Sa première scène, La Cigale, ne lui laisse pas un souvenir heureux. L'artiste, qui n'avait jamais chanté devant un public composé de plus d'une poignée de connaissances, s'avoue "hyper déçue" de sa performance. "J'aurais juste dû vivre le moment et profiter avec mon public".

Mais la tournée organisée après la sortie de son premier album en janvier 2022 finit par convaincre cette perfectionniste. "J'ai appris que j'aimais la scène, c'est la partie de mon métier que j'appréhendais le plus", lâche-t-elle avec un brin de soulagement dans la voix.

Quand Ronisia achève finalement le "Roni Tour" à l'Olympia, elle se souvient du sentiment de satisfaction face à son public, et constate le chemin parcouru. "Deux salles, deux ambiances", s'exclame-t-elle.

Prochain défi pour la chanteuse: un concert prévu au Zénith de Paris le 2 mars 2024. "Quand on m'a parlé d'un Zénith je me suis dit: non c'est trop, c'est beaucoup trop", glisse-t-elle.

Mais, pour Ronisia, la pression semble avoir cédé la place au plaisir de la scène. "J'ai hâte de retrouver le public et, après ce second album, ça va être comme si je ne les avais jamais vus, comme si je les voyais pour la première fois".

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