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Chat GPT a trois ans : ce que qu’on craignait est-il en train d’arriver ? L’IA prend-elle la place d’humains ?

Par Christophe Giltay
Chat GPT est apparu dans nos vies, il a trois ans et deux jours, le 30 novembre 2022. Cette intelligence artificielle qu’on considère comme la quatrième révolution industrielle est en train de bouleverser le monde du travail. On n’en connaît pas encore les conséquences long terme : destruction ou création d’emplois ? Il y a de quoi s’inquiéter, car aux États-Unis de grandes entreprises ont commencé à licencier massivement leurs « cols blancs ».

9 000 suppressions emplois chez Microsoft, 14 000 chez Amazon, 12 000 chez Accenture… Le constat est sans appel aux États-Unis : les vagues de licenciements s’enchaînent à mesure que les compétences des algorithmes se diversifient. Le phénomène n’a pas encore atteint l’Europe, mais en France la cour des comptes estime, par exemple, que plus d’un tiers des emplois publics seront touchés par l’IA. Et plus particulièrement dans des domaines intellectuels jusqu’alors plutôt épargnés par le chômage. Ainsi sont déjà menacés les juristes, les économistes, les journalistes, les comédiens de doublage, les traducteurs, les graphistes, les personnels administratifs… La liste est longue.

Je vous donne quelques exemples : rédiger des plaquettes de présentation pour une entreprise, ou des comptes rendus de réunion, une IA peut le faire plus vite et moins cher. Publier dans un journal les cours de la Bourse ou des résultats sportifs, une IA peut le faire. Imiter la voix d’un acteur, une IA peut le faire. Dans un ouvrage récent, le philosophe Luc Ferry a demandé à la dernière version de chat GPT de traduire des textes de philosophes allemands : Hegel, Kant, Heidegger… L’IA l’a fait en quelques minutes, alors que ça aurait pris des heures à ce parfait germanophone. Il n’y avait rien à changer pas une virgule.

Cela dit, pour l’instant la machine a encore ses limites. Les traductions sont souvent plates, trop littérales. Ça marche pour des textes basiques mais pas pour des domaines qui demandent une véritable singularité, et même une culture spécifique. Ainsi le quotidien Libération donne ce matin l’exemple d’un traducteur de jeu vidéo, d’abord licencié puis repris, car la machine faisait trop d’erreurs, et ne collait pas au langage spécifique de la discipline.

En revanche, le même journal cite une graphiste, qui a perdu pratiquement tous ses contrats. On lui demande aujourd’hui non plus de créer, mais de corriger ou d’améliorer un travail déjà prémâché par l’IA.

Certains se veulent rassurants en citant l’économiste Joseph Schumpeter qui affirme que la croissance est un processus permanent de création, de destruction et de restructuration des activités. En clair, une innovation détruit des emplois mais en crée d’autres. Certes, mais ce ne sont pas les mêmes. Deux pistes semblent se dessiner :

  • Le maintien des activités où le contact humain est incontournable comme les aides à la personne
  • Des tâches où les humains vérifieraient le travail de l’IA et l’entraîneraient à de nouveaux algorithmes

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