Partager:
Le caractère discriminant de la fracture numérique mis en lumière lundi par Unia, le centre interfédéral pour l'égalité des chances, et le Service de lutte contre la pauvreté, constitue une "avancée importante" dans le combat pour "une meilleure prise en compte du public analphabète", indique l'asbl Lire et Écrire par voie de communiqué.
Dans un avis commun publié lundi, Unia et le Service de lutte contre la pauvreté ont tiré la sonnette d'alarme sur l'ancrage de plus en plus prégnant des inégalités numériques. Près d'un Belge sur deux vit ainsi en situation de vulnérabilité numérique élémentaires.
L'avis rendu par Unia, bien qu'il ne constitue pas "une bonne nouvelle en soi", ouvre la porte à l'exploration de "nouvelles pistes pour défendre les droits des personnes analphabètes", explique Lire et Écrire.
Comme le précise l'avis du centre interfédéral, "la fracture numérique" renvoie principalement aux critères de la langue, de l'âge, du handicap, de la fortune, de l'origine sociale et de la condition sociale. Certains cas répertoriés, comme par exemple ceux des personnes analphabètes, peuvent être "le résultat de croisement ou d'addition de plusieurs de ces facteurs", précise l'asbl.
Pour mieux appréhender la complexité et la multiplicité des vulnérabilités de tout un chacun, Unia propose d'intégrer le critère de "la condition sociale" comme un critère "protégé" par l'ensemble de la législation antidiscrimination.
La proposition est saluée par l'asbl car elle "correspond bien à la réalité de l'analphabétisme". "Une personne analphabète ne peut pas être classée dans une catégorie étroite et immuable. De plus, les trajectoires sont multiples et difficiles à faire entrer dans un profil précis ou une définition individuelle".