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Pourquoi transpirons-nous et pourquoi ne sommes-nous pas tous égaux devant la transpiration? C'est ce que Bernadette Blouard, dermatologue, a expliqué ce lundi midi sur le plateau du RTL info 13h.
EN DEUX MOTS :
- Transpirer est normal et essentiel à la régulation de la température corporelle, même si certaines zones comme les mains et les pieds sont plus concernées.
- 5 % de la population souffre d'hyperhidrose, une transpiration excessive souvent mal connue mais qui peut être traitée.
- Un nouveau traitement local, moins invasif que le Botox, arrive en Belgique et pourrait changer la vie des personnes concernées.
Si certains ne sont pas à l'aise avec le phénomène, pas de panique: oui, transpirer est tout à fait normal. Et même nécessaire. Sur le plateau du RTL info 13h, Bernadette Blouard, dermatologue, nous explique. "La transpiration est, par exemple, extrêmement importante dans un phénomène de thermorégulation", indique-t-elle. "C'est pourquoi nous transpirons plus en été qu'en hiver ou lorsque nous faisons un effort sportif", poursuit-elle. Le corps a besoin d'éliminer plus pour maintenir notre température corporelle.
Certaines zones sont plus concernées que d'autres; c'est le cas des paumes de mains et des plantes de pieds. Sur les mains, il est important de transpirer "d'abord pour maintenir une certaine hydratation pour que nous n'ayons pas la peau trop sèche" mais aussi pour se prémunir "des micro-traumatismes".
Pourquoi ne transpirons-nous pas tous de la même façon? En cas d'effort sportif, dans une situation de stress, dans une situation incommodante, la transpiration peut arriver, mais tout le monde n'est pas égal face à ce phénomène. En réalité, une bonne partie de la population peut en souffrir et "ça s'appelle l'hyperhidrose", c'est-à-dire l'hypersudation pathologique. Il en existe plusieurs types.
"On s'est rendu compte que 5% de la population présente une l'hyperhidrose mais, en consultation, on en voit peu". "C'est un peu dommage parce que les gens restent avec leurs problèmes, ils n'osent pas venir consulter. Ils ne se rendent peut-être pas compte qu'on peut faire quelque chose. Voilà, et donc l'idée c'est de leur dire, on va vous expliquer de quoi il en retourne et puis on a aussi des traitements", indique Bernadette Blouard.
Plusieurs origines pour l'hyperhydrose
Le phénomène de transpiration excessive peut avoir diverses origines. Certaines maladies, comme le diabète, peuvent en être la cause, car "c'est un signe de mauvais équilibre du diabète". Des facteurs hormonaux, tels que la ménopause, influencent également la sudation, provoquant des "phénomènes d'hypersudation". De plus, l'âge joue un rôle, car "plus on avance en âge, moins on va transpirer".
L’odeur de la transpiration varie selon les individus, ce qui est souvent dû à une "prolifération bactérienne" plutôt qu'à la quantité de sueur produite.
5 % de la population souffre donc d’une "hypersudation primaire", qui apparaît dès l’adolescence et touche principalement "les aisselles" et "les mains", rendant parfois la vie sociale difficile.
Concernant les traitements, il en existait déjà, notamment les injections de Botox, efficaces mais "relativement invasives" et coûteuses.
Un nouveau traitement local à base d’anticholinergiques arrive en Belgique, pouvant être appliqué "au niveau des aisselles, des mains" et d'autres zones touchées. Ce progrès constitue "une petite révolution" pour les personnes concernées.


















