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« On essaie de lutter contre ces trois facteurs » : comment attirer les jeunes médecins dans les zones en pénurie ?

Par RTL info avec Caroline Fontenoy
Près d’une commune sur deux en Wallonie serait en pénurie de médecins généralistes selon Dominique Henrion, professeur en médecine générale à l’UNamur. Plusieurs facteurs penchent dans la balance, notamment la mauvaise répartition géographique des médecins en Wallonie.

La Belgique manque de médecins généralistes et fait face à une importante pénurie surtout dans les zones rurales. « Il y a une pénurie partout très clairement, mais il y a effectivement des zones qui sont plus affectées que d’autres », explique Dominique Henrion, chargé d’enseignement pour le master de spécialisation en médecine générale à l’UNamur, invité du vidéocast Capital Santé.

Il poursuit : « Par exemple, le nord de la province du Luxembourg, le sud de la province de Namur également, la province du Hainaut et en règle générale à peu près toute la Wallonie. En sachant qu’il y a à peu près une commune sur deux en Wallonie qui est en pénurie de médecins généralistes. »

Cette pénurie peut être expliquée par plusieurs facteurs, dont le principal reste le numerus clausus en études de médecine. « Il y a un concours d’entrée pour rentrer dans la faculté de médecine. Il y a environ 4000 candidats par an en fédération Wallonie-Bruxelles, mais on en prend à peu près 1000. Il y a donc une déperdition d’une part, et d’autre part, il y a une orientation vers soit les médecines de spécialité, comme la cardiologie, la chirurgie, etc. et puis seulement vers la médecine générale », rappelle le professeur Dominique Henrion.

Un facteur responsable de la pénurie

Mais il existe un autre facteur qui est responsable de cette pénurie dans les zones rurales selon Dominique Henrion : « C’est la mauvaise répartition géographique des médecins. Même si on a relativement peu de médecins généralistes, encore faut-il qu’ils aillent dans les zones plus reculées. Pour ça, il faut qu’ils apprennent à connaître ces régions. Et donc, nous, on essaie vraiment de motiver à la création de stages. »

Ces stages seraient, selon Dominique Henrion, la meilleure stratégie pour séduire les jeunes étudiants encore sur les bancs de l’université.

Problème de logement, problème de transport et surtout, ils ont peur de se retrouver seuls…

Lorsqu’il les a interrogés, les étudiants avaient l’air plutôt favorable à cette idée : « Quand on a interrogé notre dernière cohorte d’étudiants de troisième année de médecine, afin de savoir s’ils trouvaient intéressant de faire un stage en milieu de pénurie, 90 % ont dit oui. »

La question se pose alors de savoir pourquoi ne le font-ils pas. Voici les raisons invoquées : « Problème de logement, problème de transport et surtout, ils ont peur de se retrouver seuls. Et donc, on essaie de lutter contre ces trois facteurs. Certains n’ont pas le permis. Il faut donc trouver d’autres solutions. Il faut qu’on trouve des logements, notamment en créant des partenariats avec des communes. Et puis, on essaie aussi de trouver des médecins intéressants dans le coin, qui sont prêts à mouiller leur chemise quelques semaines par an pour accueillir des nouveaux stagiaires. »

À retrouver également dans ce vidéocast :

  • L’importance croissante de l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle chez les jeunes médecins
  • Le travail en réseau, avec les maisons médicales, comme nouveau modèle
  • Quelles possibilités de réorientation pour les médecins généralistes ?
  • La Belgique à la pointe en matière d’informatisation médicale, bonne ou mauvaise chose ?
  • La problématique des certificats abusifs

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