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Révolution majeure en vue pour la contraception : « Cela n’altère pas la libido »

Par RTL info avec Vincent Jamoulle et Marius Chodé
C’est une révolution discrète mais potentiellement historique dans le domaine de la contraception. Une pilule masculine, non hormonale, vient de franchir une étape décisive : les premiers tests sur l’humain sont concluants. Au-delà de la promesse médicale, c’est une question de société qui s’ouvre : et si la contraception devenait enfin une responsabilité partagée ?

La pilule pour homme existe déjà, à base d’hormones qui agissent sur la testostérone. Cela a tendance à diminuer la libido, très peu d’hommes acceptent de la prendre. Dans la nouvelle génération de pilules masculines, fini les hormones. Elles ont été testées avec succès sur des animaux, les essais humains ont commencé et, jusqu’ici, il n’y a aucun effet secondaire.

Cela ne change rien à la sexualité masculine

« Ça bloque la production des spermatozoïdes, donc ça ne change rien à la sexualité masculine, il y a toujours érection, éjaculation, tout ça ne change rien, ça n’altère pas non plus la libido, simplement au niveau du sperme, les spermatozoïdes ne sont pas présents ou inefficaces », explique Louis Moreau, chef du service de gynécologie au CHC MontLégia.

Les personnes les plus enthousiastes face à cette nouvelle, ce sont évidemment les femmes. « Il serait temps, parce que nous, on subit, je veux dire avec la pilule, on a plein de risques nous encore. Il y a les risques de thrombose et on a plein de problèmes avec ça », épingle une Liégeoise.

Prise de poids, risque de cancer, de maladies cardiovasculaires, face à cette liste, la nouvelle pilule se présente comme une libération, à condition que les hommes acceptent de la prendre. « On pourrait prendre la charge nous-mêmes et éviter aux femmes d’avoir tout ce poids-là, tous ces effets secondaires de la pilule », estime un jeune homme. « S’il est prouvé que ça a déjà été testé sans effets secondaires, pour moi, ça ne me dérangerait pas », assure un autre homme.

Après réflexion, quelques craintes sont formulées. Sera-t-elle vraiment sans risque sur le long terme ? « C’est souvent quand ça démarre que les soucis pourraient arriver. Après, s’il y avait 5 à 10 ans de recul là-dessus, alors là, pourquoi pas », s’interroge encore un homme.

Une contraception réversible

L’effet n’est pas définitif, un homme qui arrête sa pilule redevient fécond. « C’est au terme de quelques semaines qu’un homme peut à nouveau procréer, puisqu’il faut savoir qu’il faut quand même un certain temps pour fabriquer des spermatozoïdes aussi », indique le chef du service de gynécologie.

Un autre souci est la confiance. Moins impactés par une grossesse non désirée, les hommes pourraient oublier de prendre leur pilule tous les jours, à heure fixe. « Si, je pense qu’il l’oublierait », sourit une jeune femme à côté de son compagnon.

Si les tests restent concluants, cette nouvelle pilule pourrait être disponible dès 2027. Une vraie révolution dans le processus de contrôle des naissances et dans les relations entre hommes et femmes.

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