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Une avancée médicale importante dans la recherche sur la maladie d'Alzheimer : les Etats-Unis ont donné leur feu vert au premier test sanguin pour la dépister et anticiper sa progression grâce à des médicaments. Des recherches qui avancent également dans notre pays.
La Clinique universitaire de Louvain est l'un des centres névralgiques de la recherche dédiée à la maladie d'Alzheimer les plus importants d'Europe. Aujourd'hui, plus de 140 000 Belges sont atteints par cette neurodégénérescence. Parmi eux, seuls 2% des cas sont génétiques, héréditaires. C'est cette infime partie des malades qui intéresse cette équipe de scientifiques.
"En observant les mutations génétiques, nous pouvons déterminer l'âge du début des symptômes chez ces patients porteurs du gène. Nous pouvons désormais prédire s'il développera la maladie dans la trentaine ou la cinquantaine", note Lucia Chavez-Gutierrez, chercheuse. Une découverte qui pourrait à terme aider la recherche pour tous les autres malades. "Ces patients sont intéressants parce qu'ils vont nous aider à comprendre l'aspect mécanistique derrière la maladie et comprendre pourquoi en fait ça s'emballe chez ces patients et donc on va pouvoir appliquer cette compréhension de ces mutations aux formes plus larges, aux formes sporadiques", explique Florian Perrin, docteur en neuroscience.
Car aujourd'hui, ce qui provoque l'Alzheimer chez 98% des patients reste un mystère pour les scientifiques. La maladie est complexe, propre à l'homme, ce qui exclut toute recherche menée sur les animaux. En clair, c'est une accumulation anormale de protéines dans le cerveau qui crée la maladie : ces protéines forment des plaques qui vont se loger dans certaines zones du cerveau, la zone de l'apprentissage, la zone de la mémoire, et elles vont altérer nos cellules nerveuses.
Aujourd'hui, on ne guérit pas de l'Alzheimer, seuls des médicaments en atténuent simplement les symptômes. Seul espoir, un nouveau traitement par immunothérapie : il vient d'être autorisé par l'Union européenne, mais le gouvernement belge doit encore l'approuver pour qu'il soit enfin disponible chez nous. "L'espoir, c'est que l'on puisse ralentir l'évolution de la maladie puisque ces immunothérapies sont capables de ralentir d'environ 30% l'évolution sur 18 mois de traitement", détaille Adrian Ivanoui, neurologue.
À condition d'être administré dès les premiers symptômes, un diagnostic précoce est capital. "Ces nouveaux traitements ne vont pas guérir de la maladie d'Alzheimer, mais vont ralentir l'évolution de celle-ci parce que le but, finalement, à atteindre, c'est de garder les patients avec une autonomie suffisante pour qu'ils puissent rester chez eux et continuer une vie encore relativement normale", ajoute le neurologue.
L'enjeu est de taille car le nombre de Belges atteints d'Alzheimer pourrait doubler d'ici 2050.

















