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Chaque printemps, les allergies respiratoires frappent plus fort et plus tôt. Nicolas Buffaert, scientifique à l’Institut de santé publique Sciensano, explique les raisons de cette recrudescence des allergies aux pollens et livre quelques conseils pour mieux y faire face dans Capital santé.
EN DEUX MOTS :
- La saison des allergies au pollen commence plus tôt et dure plus longtemps, en raison du réchauffement climatique.
- Le bouleau libère ses pollens en quantité record, augmentant le nombre de personnes allergiques, y compris celles non sensibles auparavant.
- Antihistaminiques, désensibilisation et quelques gestes simples peuvent soulager les symptômes, souvent confondus avec un rhume.
Les yeux qui piquent, le nez qui coule, des éternuements en rafale... La saison des pollens est bien lancée. Cette année, "la saison du bouleau a démarré plus tôt que d’habitude", affirme Nicolas Buffaerts, scientifique au service de mycologie et aérobiologie de Sciensano. Résultat: les périodes d’allergie démarrent plus tôt, s’allongent et se chevauchent, laissant "peu de répit" aux personnes sensibles.
Le climat en cause
Ce phénomène s'explique en grande partie par le réchauffement climatique. "Le climat a un effet direct sur la végétation, sur sa production de pollen et le timing de sa floraison", souligne l’expert. Le bouleau, par exemple, libère ses pollens de plus en plus tôt et en plus grande quantité. Cette année encore, le seuil critique de 80 grains par mètre cube d’air a été largement dépassé. "On a déjà enregistré des pics à 2.000 grains"
Un risque croissant de sensibilisation
Cette exposition accrue au pollen augmente mécaniquement le risque d’allergie dans la population. Vous avez peut-être d'ailleurs remarqué que des personnes qui n'étaient pas allergiques autour de vous le sont devenues. "On constate une hausse du nombre d’allergiques dans les pays occidentaux", indique Nicolas Buffaert. Et il ne s’agit pas seulement d’allergies aux pollens : notre environnement, notre mode de vie et nos habitudes contribuent à cette tendance. En Belgique, un habitant sur dix est déjà allergique au pollen de bouleau, tandis que 18 % sont allergiques aux pollens de graminées.
Quels symptômes?
Comment savoir si l’on est allergique ? "Ce n’est pas toujours facile à distinguer d’un rhume ou d’une grippe. Mais l’allergie ne provoque pas de fièvre ni de douleurs musculaires", précise le scientifique. En cas de doute, une visite chez le généraliste, puis un éventuel test chez un allergologue, permettront d’en savoir davantage.
Traitements et bons réflexes
Contre les allergies, les traitements les plus courants sont les antihistaminiques et les anti-inflammatoires. Des traitements de fond, comme la désensibilisation, existent aussi. "C’est un processus long, mais qui peut vraiment soulager", explique Nicolas Buffaert.
Quelques gestes simples peuvent également aider : éviter d’aérer son logement en pleine journée, porter des lunettes ou un masque à l’extérieur, ou encore planifier ses sorties tôt le matin ou en soirée. Et pour les plus chanceux : "Aller à la côte peut soulager, car la concentration en pollens y est plus faible."


















