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(Belga) Une équipe de chercheurs du Center for Brain & Disease Research de la KU Leuven et de l'Institut de recherche interdisciplinaire en Biologie humaine et moléculaire (IRIBHM) de l'ULB a découvert que les mitochondries, l'usine d'énergie dans les cellules, sont responsables de la vitesse à laquelle le cerveau se développe. Selon ses travaux publiés dans la revue Science et présentés jeudi, la découverte permet de mieux comprendre l'évolution de l'espèce humaine et a des implications importantes pour certaines maladies neurologiques.
Le cerveau humain croit pendant plusieurs années avant de se développer complètement, plus lentement que chez les autres espèces (plusieurs semaines pour les souris par exemple), mais on ignorait encore les origines précises de cette maturation lente et importante pour son fonctionnement. Les scientifiques ont découvert que les mitochondries, responsables de la production d'énergie dans les cellules, donnent le rythme de cette maturation neuronale. "Les neurones ont comme un sablier pour mesurer le temps, et ce sablier est fourni par les mitochondries", détaille le chercheur Pierre Vanderhaeghen. "Il s'agit d'une étape importante pour comprendre l'un des plus grands mystères de la biologie: qu'est-ce qui rend le cerveau humain si distinct des autres espèces et pourquoi notre cerveau peut être si sensible à certaines maladies?" L'équipe scientifique a réalisé cette découverte grâce au développement d'un nouvel outil génétique qui mesure le temps de développement des neurones. Selon les chercheurs, elle sera donc utile pour accélérer la recherche fondamentale et pharmaceutique sur les maladies neurologiques ou psychiatriques humaines, "fortement entravées par la lenteur du développement neuronal humain". Les travaux pourraient avoir des implications importantes pour certaines maladies du cerveau qui frappent les mitochondries et qui entraînent des symptômes cérébraux précoces. (Belga)