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Il y a 50 ans, le 30 mai 1975, plusieurs pays signaient la convention qui donnait naissance à l'ESA, l’Agence spatiale européenne. Voici 5 informations éléments que vous ignorez peut-être à propose de cette organisation spatiale. Pour en parler, Pierre-Emmanuel Paulis, instructeur à l'EuroSpace Center et président de la Mars Society Belgium, était en vidéocast avec Luc Gilson.
L'Agence spatiale européenne (ESA) fête ses 50 ans ce 30 mai. Et dès le début, la Belgique a fait partie, avec de nombreux autres pays, de la convention qui a permis sa création en 1975. Au fil des ans, cette organisation a évolué et elle sera encore amenée à faire. Voici 5 informations que vous ignorez peut-être sur l'ESA. Des informations que nous partage notre expert Pierre-Emmanuel Paulis, instructeur à l'EuroSpace Center et président de la Mars Society Belgium.
1. L'Agence spatiale européenne a été créée au Palais d'Egmont à Bruxelles
Les Russes et les Américains se sont rapidement lancés dans la course à l'espace. Les Européens ne pouvaient donc pas rester les bras croisés. Trois pays ont donc tenté de concevoir un lanceur, Europa 2. Cela n'a pas fonctionné, mais ça a mis en route un système imaginant d'assembler différents pays pour créer une agence spatiale : l'ESA était née.
L'Agence spatiale européenne a été créée à Bruxelles, au Palais d'Egmont. Plusieurs pays - comme la France, l'Allemagne ou l'Italie - se battaient et discutaient pour tirer la couverture sur eux. Les plus petits pays étaient mis sur le côté. "C'était un peu compliqué, et pour finir, c'est en Belgique que ça a été décidé, sous l'impulsion d'un ministre belge à l'époque, et on a créé l'Agence spatiale européenne", explique Pierre-Emmanuel Paulis.
2. Le premier Européen qui est allé dans l'espace n'est pas parti avec l'ESA
Les premiers astronautes européens ont commencé à travailler avec l'Agence spatiale américaine, la NASA et avec les Russes. Et le premier Européen qui est parti dans l'espace, ce n'était pas avec l'ESA. "C'est un Tchèque qui est parti avec les Russes, Vladimír Remek. Et il a fallu attendre un Allemand, Ulf Merbordl, et l'arrivée de la navette spatiale. Il a fait partie du 9e vol de la navette spatiale américaine", indique l'instructeur à l'EuroSpace Center.
Ulf Merbold est le premier astronaute de l'Agence spatiale européenne à être parti dans l'espace.
3. L'Europe a créé un business particulier d'envoi de satellites dans l'espace
Financièrement, il est plus intéressant pour l'Europe de tout miser sur l'envoi de satellites dans l'espace. C'est pourquoi elle s'est créé un business particulier, très concurrentiel. "Grâce à la famille des fusées Ariane. On en est à Ariane 6 maintenant, et on peut le dire, c'est Ariane qui se taille la grosse part du marché, même par rapport aux Américains, aux Russes, aux Chinois, etc. Et ce côté-là, on a vraiment développé un programme très très intéressant", estime notre expert.
4. Les Belges participent, sans le savoir, au financement de l'ESA
L'ESA, l'Agence spatiale européenne, est financée par les différents États qui la composent, dont la Belgique. Cela veut dire que, sans le savoir, les contribuables belges y participent d'une certaine façon. "On est considéré comme étant le plus grand des pays participant à l'Agence spatiale européenne. Je crois que ça tourne autour de 5 euros par contribuable belge au sein de l'ESA, avec des retombées énormes pour notre industrie", commente-t-il.
En contrepartie de cela, les entreprises belges ont des contrats "assez hallucinants" qui maintiennent la matière grise, les chercheurs, à un très très haut niveau dans notre pays. " Il y a du belge, je dirais, dans tous les programmes spatio-européens. Et ce qui est un peu moins connu aussi, c'est qu'on a aussi un autre lanceur qu'Ariane, qui s'appelle Véga, qui vole régulièrement, et qui est un plus petit lanceur. Il lance des masses moins importantes vers l'orbite basse notamment."
5. La fusée Ariane 6 possède quelque chose d'innovant
Ce qui fait la renommée de l'ESA, c'est la famille des fusées Ariane. La fusée Ariane 6, aujourd'hui, est considérée comme particulière, car elle dispose d'un élément innovant: elle est capable, avec son deuxième étage, de rallumer son moteur pour placer des satellites à différents étages, différents orbites, différentes altitudes. "On place, par exemple, un satellite en orbite basse. Une fois qu'il y est, il est largué, on rallume le moteur de la fusée et on continue à grimper pour aller placer un autre. Donc ça, c'est quelque chose de tout à fait innovant par rapport notamment aux Américains."
Par contre, à l'inverse des fusées comme SpaceX, Ariane 6 n'est pas réutilisable. C'est-à-dire qu'elle n'est pas capable de récupérer ses étages utilisés. Chez SpaceX, le premier étage revient se poser après le décollage. "Les étages récupérables, les capsules pré-programmables, etc. Cela demande une technologie assez exceptionnelle, que nous, on n'était pas encore en train de développer à cette époque, mais c'est en train de le faire", dit Pierre-Emmanuel Paulis.

















