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Mehdi, 17 ans, renversé mortellement par une voiture de police en août 2019: l'enquête conclut à un accident, la famille réagit

Le juge d'instruction n'a estimé devoir inculper personne dans le cadre du dossier relatif au décès de Mehdi Bouda, un adolescent de 17 ans renversé par une voiture de police au Mont des Arts, dans le centre de Bruxelles, en août 2019. "Cela revient à dire qu'aucun indice sérieux de l'existence d'une infraction pénale n'a été retenu", a déclaré jeudi le parquet de Bruxelles.

Selon le parquet, l'expert automobile a conclu que même si le véhicule de police avait roulé moins vite, le conducteur n'aurait rien pu faire pour éviter la collision avec le piéton.

Le parquet va donc demander un non-lieu devant la chambre du conseil, mais la partie civile peut encore demander des devoirs d'enquête complémentaires si elle estime que le dossier est incomplet. L'accident s'est produit le 20 août 2019, peu avant minuit.

Ce soir-là, une patrouille de la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles a procédé à un contrôle anti-drogue au Mont des Arts. Selon les déclarations du parquet après les faits, Mehdi Bouda, qui se trouvait à cet endroit lors de l'opération, s'est enfui à l'arrivée de la police. Il a ensuite été pourchassé par les agents, rue Ravenstein et dans la Galerie Ravenstein, puis il a traversé la rue Cantersteen où il a été heurté par un véhicule de la brigade anti-agression de la même zone de police.

Cette patrouille se rendait à vive allure sur les lieux d'un cambriolage, avait déclaré à l'époque le parquet. Le jeune homme, gravement blessé, n'a pas survécu. 

La famille de Mehdi réagit

La famille de Mehdi Bouda a par ailleurs annoncé jeudi après-midi qu'elle avait l'intention de demander des devoirs d'enquête complémentaires, en réaction à la communication du parquet de Bruxelles. 

La famille de Mehdi a motivé son intention de demander des devoirs d'enquête complémentaires par sa volonté de voir la responsabilité des policiers discutée devant un tribunal. Elle renvoie vers ses avocats pour les modalités techniques. "Un non-lieu est inconcevable pour nous", défend Ayoub Bouda, le frère de la victime. "Nous avons demandé un accès au dossier final avec les dernières pièces et de là, avec nos avocats, nous allons voir s'il est envisageable de faire des devoirs d'enquête complémentaires". "On se battra pour se faire entendre d'une manière ou d'une autre", a ajouté Fatima Bouda, la mère de Mehdi. Selon le parquet, l'expert automobile a conclu que même si le véhicule de police avait roulé moins vite, le conducteur n'aurait rien pu faire pour éviter la collision avec le piéton. "Il ressort des témoignages recueillis que les feux de signalisation étaient en phase verte pour les voitures et en phase rouge pour les piétons", a précisé le parquet. "La boîte noire du véhicule, qui a été analysée lors de l'enquête, révèle que les feux bleus du véhicule de police étaient actionnés mais pas la sirène. (...) Un expert automobile a estimé à 95 km/h la vitesse résiduelle du véhicule lors de l'impact avec le piéton".

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