Accueil Actu

Moji s’inquiète pour la sécurité de sa famille à Stembert: "En un an et demi, il y a eu au moins 6 accidents dans ma rue"

Les accidents se multiplient dans le quartier de Moji à Verviers. Inquiet pour ses enfants, il voudrait que les autorités fassent quelque chose pour sécuriser les lieux. Il a donc contacté le Service public de Wallonie mais il estime que rien ne bouge.

Moji, un papa de deux enfants, ne sait plus vers qui se tourner. Cela fait un peu plus d’un an qu’il habite dans la rue Surdents à Stembert dans la commune de Verviers et selon ses dires, il y a déjà eu de nombreux accidents. "Aujourd’hui encore, à 2 minutes près, j’aurais pu être mort, car une personne a raté le virage à cause de la vitesse. La voiture est montée sur le trottoir et a touché la façade de la maison juste à côté de la mienne. Imaginez un instant que je sortais avec les enfants", nous a-t-il écrit via le bouton orange Alertez-nous.

D’après Moji, ces accidents sont principalement causés par la vitesse. Dans cette zone limitée à 50 km/h, il y a des virages et beaucoup de personnes y roulent trop vite.

"Les voisins pensent aussi qu’il y a trop d’accidents. L’un d’eux envisage même de déménager car ça devient vraiment dangereux", fait remarquer Moji qui rapporte un autre accrochage survenu il y a peu: "Un jour, une voiture a perdu le contrôle et a foncé sur l’arrêt de bus en face de ma maison. Heureusement, encore une fois, il n’y avait personne".

La rue Surdents est une portion de la route nationale 61, elle dépend donc de la région. Le quarantenaire a donc eu quelques échanges avec le Service Public de Wallonie (SPW) mais aucune mesure n’a été prise suite à son signalement. "Personne ne veut agir mais c’est la sécurité de nos enfants qui est en jeu", déplore le Verviétois.


Que peuvent faire les autorités?

Les citoyens peuvent prendre directement contact avec le SPW, par mail ou par téléphone. Il existe un numéro vert gratuit, le 1718.

"On essaye dans la mesure du possible de toujours répondre aux usagers. Maintenant, il faut voir ce qui se passe réellement sur le terrain et le ressenti. Les usagers ont parfois l’impression que devant chez eux, il se passe toutes sortes de choses ou que les gens roulent à 100 km/h", pointe Laurence Zanchetta, la porte-parole du Service public de Wallonie.

Et s’il y a effectivement "un problème", celui-ci est évalué en Commission provinciale de sécurité, un groupe composé de tous les acteurs concernés: à savoir le SPW, la police, la commune et parfois le procureur du Roi.

Une fois qu’une portion de route est effectivement considérée comme dangereuse, la police et la commune pourront décider de réaliser des aménagements de sécurité.

Différentes solutions existent. Elles sont détaillées par Benoit Godart, le porte-parole de Vias, l’institut qui a en charge la sécurité routière. Il peut notamment être envisagé de :

- Rétrécir la voie
- Installer un passage piéton avec un îlot central
- Réduire la limitation de vitesse
- Placer un radar préventif ou un flash
- Changer le marquage routier
- Signaler le virage avec un panneau à 200 m

Mais évidemment toutes ces mesures demandent des moyens financiers plus ou moins importants et il faut du temps pour les mettre en œuvre. "La zone de police peut décider entre-temps de faire plus de contrôles de vitesse et cela peut suffire", souligne Benoit Godard.


Quand est-ce qu’une route est considérée comme dangereuse?

Une zone définie est considérée comme un point noir lorsqu’il y a eu plusieurs accidents d’affilée avec des blessés graves ou des morts au même endroit. Sur un an, il en faut au moins trois.

D’après les statistiques du SPW, il y a eu neuf accidents avec au moins un blessé entre 2012 et 2017, sur cette portion de 700 mètres située sur la N61. Mais notre témoin Moji en a lui dénombrés au moins six en à peine un an et demi. Une différence importante qui peut tout à fait s’expliquer. Les chiffres de la police ne comprennent en fait "que" les accidents constatés par les forces de l’ordre. Les accrochages n’ayant pas provoqué de blessé n’entrent donc pas dans les statistiques.

Claude Paque, le chef de corps de la zone de police de Vesdre, confirme qu’il ne s’agit pas d’un tronçon répertorié comme dangereux. "On roule un peu plus vite sur toutes les nationales mais ce point particulier n’est pas à hauts risques", affirme le responsable policier.

A côté de l’implacable réalité des chiffres, il y a la crainte compréhensible d’un père. "Ils attendent qu’il y ait un mort ou un blessé grave pour agir, c’est triste", conclut Moji.

À lire aussi

Sélectionné pour vous