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Le procès en appel de l'accident mortel d'un car scolaire à un passage à niveau à Millas (Pyrénées-Orientales) en 2017 s'est poursuivi sans la conductrice, jeudi à Aix-en-Provence, celle-ci étant toujours hospitalisée après son malaise mercredi.
L'absence de la seule prévenue, dont le déni révolte les parties civiles depuis le début de la semaine, a découragé nombre d'entre elles d'assister à l'audience jeudi.
En première instance, Nadine Oliveira avait déjà manqué la plus grande partie de son procès, après avoir subi un grave malaise cardiaque en pleine audience. En son absence, elle avait été condamnée à 5 ans de prison dont un an ferme, jugée responsable de cet accident qui a tué six enfants et blessé 17 autres collégiens, dont huit grièvement.
Mercredi, c'est justement après les témoignages d'enfants présents dans le car accidenté que la conductrice avait fondu en larmes avant de faire un malaise. Elle avait dû être évacuée par les pompiers, poussant le président de la cour à interrompre le procès à la mi-journée puis à le suspendre.
Jeudi, le président de la cour a lu le certificat médical de l'hôpital attestant que l'état de santé de Nadine Oliveira "nécessite une hospitalisation en cardiologie". Selon les médecins, sa comparution devant la cour est "compromise pour un temps non déterminé".
Les avocats de Mme Oliveira ont fourni à la cour un pouvoir donné par leur cliente pour la représenter en son absence. L'un d'eux, Me Louis Fagniez, a pris la parole pour dire que Nadine Oliveira a "manifesté le souhait de revenir dès qu'elle le pourrait".
L'audience s'est poursuivie jeudi avec les témoignages d'experts, notamment en électricité, toujours autour de la question du bon fonctionnement du passage à niveau.
Depuis le début de l'enquête, Nadine Oliveira soutient en effet que les barrières du passage à niveau de Millas étaient levées lorsqu'elle s'est engagée avec son car, violemment percuté par un TER. Une version largement démentie par de nombreux témoins.
Des automobilistes situés en face, de l'autre côté du passage, ont vu le car "pousser la barrière, comme on ouvre une porte", de même qu'une des collégiennes assise tout à l'avant du car, qui a décrit que le véhicule avait "tapé les barrières".
L'audience doit se poursuivre lundi avec des auditions d'experts judiciaires en accidentologie. Le procès doit se terminer le 24 octobre.