Accueil Actu Belgique Société

"Une situation proche du terrorisme": que risquent les personnes qui ont placé des feux de bengale sous les sièges du stade de Charleroi?

On a évité le pire, hier soir, au Sporting de Charleroi. Des supporters du Standard y ont découvert, juste avant le match, des fumigènes et des feux de bengales... accrochés sous leurs sièges et reliés à un système de mise à feu à distance. Des engins heureusement neutralisés à temps mais qui auraient pu blesser très sérieusement les supporters.

Des dispositifs ressemblant à des pétards : voilà ce que Christophe, supporter liégeois et présent dans le stade, a découvert dissimulés sous son siège juste avant que la police a ne débarque.

"La police est arrivée, ils ont fouillé le stade et on s'est rendu compte qu'il y avait un dispositif avec des télécommandes et de gros feux de bengale, des pétards assez bien gros. Donc, on a un peu flippé", témoigne-t-il.

Au total, 14 dispositifs pyrotechniques ont été trouvés. Le parquet de Charleroi a décidé d'ouvrir une enquête. "Le parquet a effectivement ouvert une enquête, a immédiatement saisi un juge d'instruction ce matin, du chef de tentative d'incendie d'une construction dans laquelle se trouvaient des personnes. Évidemment, les auteurs, s'ils sont interpellés, risquent une peine d'emprisonnement qui peut s'élever jusqu'à 15 années de prison", note Amélie Di Vincenzo, premier substitut du procureur du Roi.

Si la police est arrivée à temps afin d'empêcher un éventuel drame, cette situation questionne sur la présence de violences au sein des stades. Christophe supporte le Standard depuis 35 ans, mais il n'a jamais assisté à un tel événement. "On est un peu flippé parce que ça reste ludique. Au début, c'étaient des balles de tennis, les peluches, les chants, les tifos. Ça reste quand même ludique. Là, c'est un stade assez dangereux. Un enfant peut être blessé, brûlé. Ça devient pathétique, dangereux".

Aujourd'hui, la violence dans les stades s'accentue : elle ne concerne plus uniquement des bagarres entre hooligans. "Je dirais qu'il y a une surenchère qui est sans limite actuellement parce que toute proportion gardée, j'insiste, on se retrouve avec des situations qui sont proches du terrorisme", explique Philippe Boucar, premier commissaire de police.  "Il faut savoir qu'un Cobra 6, lorsqu'il explose, est létal à moins d'un mètre".

Tant la Pro League que le Sporting de Charleroi déplore ce genre d'incident. Walter Chardon, directeur commercial, a d'ailleurs appelé à l'apaisement des tensions ce matin sur les ondes de bel RTL. "Il faut juste qu'à un moment donné, chacun puisse se rendre compte que ça n'en reste pas moins qu'un match de foot", analyse-t-il.

Pour l'instant, le parquet ne dispose d'aucune piste. L'enquête devra déterminer les éventuels responsables.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus