Partager:
Gouverneur de la Banque centrale convoqué, séance extraordinaire réclamée au Parlement: la dépréciation du dinar affole mardi en Irak où les réserves en devises étrangères sont pourtant au plus haut.
Ces "pressions" sur la monnaie nationale ne sont que "passagères", a assuré la Banque centrale alors que le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani recevait son gouverneur.
N'empêche, des députés réclament une séance parlementaire extraordinaire car en deux semaines, si, officiellement, le prix du dollar n'a pas bougé (environ 1.470 dinars), chez les changeurs il atteint mardi 1.580 dinars, selon l'agence officielle INA.
Pour préserver le taux de change les autorités ont adopté plusieurs mesures infructueuses pour le moment.
Elles se sont engagées à faciliter la fourniture de dollars au taux officiel pour les importations du secteur privé et les banques gouvernementales ont ouvert des guichets pour vendre des devises aux particuliers voyageant à l'étranger.
Un conseiller du Premier ministre, Muzhar Saleh, assurait dimanche à INA, qu'il n'y avait "aucune crainte à avoir sur la capacité de l'Irak à maintenir la stabilité du taux de change du dinar".
"Les réserves en devises étrangères ont atteint un plus haut de l'histoire financière de l'Irak et dépassent probablement les 100 milliards de dollars", portées par la flambée des prix du pétrole, plaidait-il.
La situation actuelle, ajoutait-il, est notamment due aux "objections" d'un organisme de contrôle de conformité international concernant "certaines transactions aux données incomplètes".
Il s'agit, explique à l'AFP l'économiste Safwan Qousaï, de "nouvelles restrictions imposées par le Trésor américain concernant les transferts financiers vers certains pays", notamment des partenaires commerciaux de l'Irak.
"Des audits ont montré que certains établissements irakiens transféraient des fonds sans vérifier les fournisseurs, la valeur de la facture et quels biens entraient en Irak", ajoute-t-il. Et quand un importateur n'arrive pas à obtenir des dollars par les canaux officiels, il se rabat sur le "marché parallèle", explique-t-il.
Riche en pétrole mais gangréné par la corruption et le blanchiment d'argent, l'Irak pointe à la 157e place sur 180 des pays les plus corrompus dans le classement de l'ONG Transparency International.