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Les Bourses mondiales adoptaient une tendance mitigée mercredi, en amont des annonces de la banque centrale américaine sur l'évolution de sa politique monétaire dans un contexte miné par le choc bancaire.
Les places européennes, qui avaient en début de semaine repris près de 3% en deux séances, ont terminé sur une tendance mitigée: Paris a gagné 0,26%, Londres 0,41% et Francfort 0,14%, mais Milan a cédé 0,12%.
La Bourse de New York oscille autour de son niveau de clôture de mardi depuis l'ouverture. Vers 16H50 GMT, le Dow Jones cédait 0,27%, le S&P 500 0,17% et le Nasdaq 0,05%.
Les investisseurs sont suspendus à la conclusion de la réunion de deux jours du comité de politique monétaire de la Banque centrale américaine (Fed).
La Fed est sur la corde raide, tiraillée entre l'impératif de relever les taux d'intérêt pour lutter contre une inflation tenace et la tentation de freiner ces relèvements afin d'éviter de nouveaux bouleversements bancaires.
"Le marché s'attend à une hausse de 25 points de base", donc une hausse "moins forte que prévu" en raison du choc bancaire qui "change tout" pour la Fed, souligne Alexandre Neuvy, gérant d'Amplegest.
Selon lui, ce sont surtout les indications du président de la Fed Jerome Powell sur les prochains mouvements de taux qui seront scrutées.
Les craintes autour des banques régionales américaines n'ont pas encore totalement disparu. First Republic, qui a décollé de 30% mardi grâce aux bouées de sauvetage des autorités, reculait mercredi de 4,57% vers 16H50 GMT.
L'établissement californien Pacwest chutait lui de 10,40% après avoir indiqué avoir enregistré le retrait de 20% des dépôts de ses clients depuis le début de l'année et avoir renoncé à lancer une nouvelle augmentation de capital, selon l'agence d'informations financières Bloomberg.
Néanmoins, "la grande leçon à retenir des faillites des banques américaines c'est que l’État et la banque centrale ne les laissent pas tomber", note Alexandre Neuvy, signe qu'il n'y aura pas selon lui de crise "systémique".
Le secteur bancaire européen s'est maintenu stable mercredi, selon l'indice élargi Eurostoxx 600 Bank, après avoir passé une grosse partie de la séance en nette hausse.
Sur le marché obligataire, les taux pour les emprunts des États en Europe montaient modérément tandis que ceux des États-Unis reculaient légèrement.
La réunion de la Fed sera suivie par celle de la Banque d'Angleterre jeudi alors que l'inflation est repartie à la hausse en février à 10,4%, quand les économistes pariaient sur un recul. Les taux des obligations de l’État britannique bondissaient, à 3,45% pour l'échéance à 10 ans.
L'immobilier européen souffre des taux
Le secteur immobilier a été le plus pénalisé mercredi en amont des annonces de la Fed. Une note de la banque Morgan Stanley estime que le prix des actions de la plupart des entreprises européennes du secteur va baisser face aux taux d'intérêt élevés.
Les revenus des entreprises de l'immobilier "sont sous pression face à une inévitable augmentation du coût de la dette", soulignent les analystes, qui notent de plus que le choc bancaire va "très probablement amener à une réduction significative de la disponibilité des capitaux (LE principal facteur pour l'immobilier, selon nous) et plus d'attention sur la qualité des actifs des banques".
URW a chuté de 7,50% à Paris, Vonovia de 4,50% et Deutsche Wohnen de 2,29% à Francfort, CTP de 2,12% à Amsterdam et British Land de 6,89% à Londres.
Les sodas gazent
Le fabricant britannique de sodas Fevertree s'est envolé de 9,46% à Londres, après avoir annoncé des résultats meilleurs qu'attendu en 2022.
Du côté du pétrole et des devises
Le pétrole progressait après une hausse inattendue des stocks d'hydrocarbures des États-Unis. Le baril de Brent de mer du Nord pour livraison en mai gagnait 1,16% à 76,21 dollars, tandis que le baril de WTI américain à même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, montait de 1,33% à 70,61 dollars vers 16H45 GMT.
L'euro avançait de 0,23% face au dollar à 1,0793 dollar, tandis que la livre se renforçait de 0,11% à 1,2230 dollar, après l'inflation britannique laissant augurer de nouveau durcissement monétaire.
Le bitcoin montait de 2,03% à 28.725 dollars.