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Les salaires négociés en France ont augmenté "significativement" entre fin 2020 et début 2023 dans un contexte de forte inflation, a indiqué mercredi la Banque de France, qui ne constate toutefois pas d'emballement d'une spirale prix-salaires.
Dans les branches professionnelles, les augmentations ont été soutenues par celles du Smic, indexé sur l'inflation contrairement aux salaires et qui a progressé de 6,6% entre janvier 2022 et janvier 2023, a précisé la banque centrale dans une note.
Cette hausse du Smic a entraîné une révision des minima salariaux de branche. Ils ont augmenté en moyenne de 4,9% au premier trimestre 2023 en glissement annuel. La progression devrait être un peu inférieure début 2023, selon la Banque de France qui a analysé les accords dans plusieurs centaines de branches.
Dans les entreprises, les hausses négociées pour 2023 ont atteint 4,4% en moyenne, moins que l'inflation. Mais s'y ajoutera une prime de partage de la valeur (exonérée de cotisations et de contributions sociales) d'un peu moins de 900 euros en moyenne pour un tiers des accords salariaux.
"Ces primes permettent de soutenir ponctuellement le pouvoir d'achat des salariés sans entretenir à terme une spirale prix-salaires", souligne la note.
Cette revalorisation moyenne est supérieure à celle négociée pour 2022 (2,8%) et 2021 (1,4%).
Les augmentations salariales sont plus fortes dans l'industrie et la construction que les services, ainsi que dans les grandes entreprises ou chez celles connaissant des difficultés de recrutement.
La Banque de France a analysé un échantillon de plus de 1.800 accords de négociation annuelle obligatoire (NAO) entre fin 2020 et début 2023 dans plus d'un millier d'entreprises, couvrant au total près de 800.000 salariés.
Malgré ces hausses, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avait déjà déclaré lundi ne pas constater d'emballement d'une spirale prix-salaire en France.
Selon la banque centrale, le salaire moyen par tête (qui comprend primes et heures supplémentaires) a augmenté de près de 4% en moyenne en 2022 (moins que l'inflation), et pourrait progresser de 6% cette année (plus que l'inflation).
"La hausse nominale du salaire moyen par tête ralentirait ensuite, mais moins vite que l'inflation, ce qui générerait un gain de pouvoir d'achat en 2024 et 2025", a-t-elle indiqué.
L'inflation a atteint 5,2% en 2022, selon l'Institut national de la statistique (Insee).